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mardi 19 mars 2024
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Marie-Célie Guillaume quitte la direction de Paris La Défense

Arrivée en février 2014 pour diriger Defacto, Marie-Célie Guillaume la directrice de Paris La Défense va quitter l’établissement.

Si la rumeur de son départ circulait depuis quelques mois déjà, l’annonce a été une surprise pour beaucoup. A l’issu d’un conseil d’administration, Paris La Défense a révélé ce jeudi 9 juillet que Marie-Célie Guillaume allait quitter l’établissement qu’elle dirigeait depuis sa création en janvier 2018.

Avant de prendre les rênes de la super-structure qui aménage et gère le quartier d’affaires, Marie-Célie Guillaume avait été la directrice de Defacto (fusionné avec l’Epadesa en 2018 pour former Paris La Défense) à partir de février 2014.

« Après ces sept années si riches, où j’ai mis ma passion et mon énergie au service de ce territoire hors du commun, dans une relation de parfaite confiance avec mon président Patrick Devedjian, il est l’heure pour moi de tourner la page », affirme-t-elle. « Paris La Défense est désormais en ordre de marche. Les équipes sont structurées et mobilisées, réunies dans un cadre de travail incarnant l’esprit d’innovation et de transparence que j’ai voulu insuffler à cet établissement public », rajoute la future ex-directrice de Paris La Défense qui annonce par la même occasion la création d’une nouvelle structure baptisée « Paris La Défense Real Estate ».

Et Marie-Célie Guillaume énumère les nombreux projets actuellement sur les rails à La Défense avec notamment la valorisation des volumes résiduels mais aussi le lancement des chantiers de rénovation de la tour Aurore et de ses espaces publics ; de la tour Hekla de Jean Nouvel ; de The Link, le futur siège de Total ou encore la livraison des tours Alto, Trinity et Saint-Gobain. Sans oublier le démarrage de la mutation du quartier des Groues à Nanterre et la livraison de Cœur de Quartier également à Nanterre.

« En parallèle, j’ai eu à cœur de ne pas oublier les laissés pour compte de ce territoire, avec une orientation RSE de plus en plus marquée, en lien avec les associations solidaires. La période récente, avec le confinement, puis le déconfinement, a été particulièrement intense et éprouvante », poursuit-elle.

Georges Siffredi veut marquer son empreinte à La Défense

Si d’après le communiqué cette décision a été prise « d’un commun accord » avec le conseil d’administration et Georges Siffredi, le nouveau président des Hauts-de-Seine et Paris La Défense, une petite phrase de ce dernier semble confirmer l’éviction de Marie-Célie Guillaume. « Je souhaite donner une nouvelle impulsion au développement de La Défense, en m’appuyant sur un regard neuf », débute ainsi la citation de Georges Siffredi qui dit cependant « saluer le travail important » réalisé par son ancienne directrice « en particulier la mise sur pied du nouvel établissement local Paris La Défense ».

Se disant « fière du travail accompli » pour le quartier d’affaires, Marie-Célie Guillaume était en effet une très proche de Patrick Devedjian, ancien président des Hauts-de-Seine, de Defacto et Paris La Défense, mort du Covid-19 en mars dernier. Une relation qui pour certains élus des Hauts-de-Seine serait à l’origine de ce départ, à moins d’un an des prochaines élections départementales. « Ça donne le ton que Georges Siffredi veut donner. Il veut reprendre La Défense et marquer son empreinte », glisse une élue du département. Qualifiée par certains de « trop visible » à La Défense, Marie-Célie Guillaume s’était attirée les foudres d’élus et proches de Nicolas Sarkozy quand elle avait sorti en juin 2012 son livre « Le Monarque, son fils, son fief ». Rédigé dans un style romanesque, l’ouvrage reproduisait des événements et des dialogues réels pour la plupart révélant la vision et la gestion par Nicolas Sarkozy (le Monarque), de son « fief » (les Hauts-de-Seine) dans lequel son fils Jean Sarkozy (Le Dauphin).

Mais le nouveau boss de La Défense refuse de parler d’éviction. « Pendant ces sept années, elle a engagé une profonde transformation du quartier d’affaires, incarnée par l’ouverture de nouveaux lieux (Oxygen, Table Square), une politique évènementielle et culturelle ambitieuse (Garden Parvis, Urban Week, Les Extatiques, Paris La Défense Arena,…), la rénovation des infrastructures et espaces publics vieillissants du quartier, la végétalisation progressive de l’Esplanade, le développement des mobilités douces et particulièrement du vélo », affirme Georges Siffredi. Et le président souligne qu’entre son arrivée et son départ le taux de vacance des bureaux de La Défense est passé de 13 % à 4 %.

En brouille avec le promoteur Hermitage qui porte le projet des deux tours jumelles géantes, le Canard Enchaîné avait révélé il y a quelques semaines que Marie-Célie Guillaume avait déposé une main courante après avoir reçu des menaces de Gilles Soulié. Le bras droit d’Emin Iskenderov, président d’Hermitage énervé de voir l’établissement s’opposer à son projet lui aurait dit à l’issu d’une réunion : « Je vais détruire votre réputation, je vais vous détruire, ça ne va pas en rester là, j’ai des enregistrements, chacun ses méthodes chacun ses armes, ça va remonter très haut. Le préfet Strzoda va en être informé ». Cependant le successeur de Patrick Devedjian lui avait apporté son soutient et déclaré que son département, majoritaire dans Paris La Défense ne changerait pas de position sur l’avenir des tours Hermitage.

En attendant de connaitre le ou la sucesseur(rice) de Marie-Célie Guillaume, c’est Laurent Roques qui prend la direction de Paris La Défense. C’est notamment lui qui avait assuré l’intérim en 2015 entre le départ de Katayoune Panahi et l’arrivée de Marie-Célie Guillaume à Defacto.

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