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dimanche 24 novembre 2024
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La Défense compte toujours sur l’effet Brexit pour attirer les banquiers de Londres

Les banquiers de Londres passeront t-ils des tours de la City et de Canary Wharf à celles de La Défense ? Alors que le Royaume-Uni est toujours en pleine incertitude sur son avenir après le report en janvier prochain par la Première ministre Theresa May du vote sur l’accord du Brexit par le Parlement britannique ; à La Défense on continue d’espérer d’attirer les déçus de la décision des anglais de quitter l’Union européenne.

Partis à l’offensive rapidement après le vote du « Yes » au Brexit par nos voisins d’outre-manche avec sa campagne en mode « trolling » « Tired of the fog ? Try the frogs », les responsables du quartier d’affaires de l’ouest parisien redoublent leurs efforts pour draguer les grandes institutions financières. Il y a quelques semaines encore, l’établissement public Paris La Défense avait osé une nouvelle fois se rendre dans la capitale anglaise à l’occasion du Mipim UK pour vanter les mérites de La Défense.

Si au lendemain du vote du Brexit, Francfort en Allemagne était donné favorite, depuis la donne a changé et Paris est désormais en pole position. Une aubaine pour La Défense qui rêve désormais d’accueillir les plus grands établissements bancaires du monde.

La France pourrait gagner 10 000 emplois d’ici cinq ans

L’annonce de l’implantation l’année prochaine de l’Autorité Bancaire Européenne (ABE) dans la tour Europlaza pourrait peser dans balance de La Défense. Certes « pas beaucoup de mètres carrés » pour Patrick Devedjian, le président du Paris La Défense et du département des Hauts-de-Seine, mais ces quelques 200 emplois de cette autorité seront une « force symbolique non négligeable » car selon lui les établissements financiers ont « intérêt à être proches du régulateur ».

Mais le boss de La Défense qui s’est exprimé la semaine dernière en marge d’une conférence au Simi (le salon de l’immobilier d’entreprises) pointe cependant quelques faiblesses françaises comme son système fiscal et son code du travail », toutefois en amélioration d’après lui. « Il faut qu’on apprenne en France à parler anglais de manière un peu sérieuse », ajoute pour sa part Nathalie Charles responsable du développement et des équipes européennes d’Axa IM.

Si personne chez Paris La Défense n’affiche clairement sa volonté d’un no-deal pour le Brexit, cette possibilité fera cependant leur bonheur. Car en cas de l’absence d’un accord entre l’UE et l’Angleterre qui doit être entériné par les Lords -ce qui semble se profiler-, la France pourrait bénéficier de 10 000 emplois relocalisés d’ici cinq ans. Il y en aurait moitié moins en cas d’un deal. A beaucoup plus long terme on parle de 70 000 emplois potentiels. Ces emplois que le pays pourrait attirer devraient se répartir entre Paris et La Défense. Pour l’instant mis à part l’assureur américain Chubb, aucune annonce concrète n’a été faite par les grands noms de la finance pour s’établir à La Défense. Bank of America, l’une des principales banques américaines pour particuliers a déjà fait son choix en optant pour la capitale.

De nombreux nouveaux projets de tours pour La Défense

Alors est-ce que les grandes banques d’affaires américaines telles Goldman Sachs, J.P.Morgan et Morgan Stanley viendront dans le quartier d’affaires ? Pour l’instant c’est l’incertitude. « Pour le moment les équipes vont renforcer celles déjà présentes dans le centre de Paris », explique Alain Piton, le secrétaire général de Paris Europlace. A court terme il est donc peu probable de voir arriver ces firmes dans les tours du quartier, mais à moyen ou plus longterme, -surtout en cas de no deal-, les banques pourraient étoffer progressivement leur effectif français et donc s’orienter vers La Défense, comme semble le faire HSBC. Déjà bien présente à La Défense, la banque anglaise pourrait faire venir un millier de banquiers vers La Défense et déplacer par la même occasion son siège français des Champs Élysées.

Avec un marché de bureaux parisien saturé, La Défense a donc sa carte à jouer. Surtout que dans le Quartier Central des Affaires (QCA) de Paris les prix des loyer son bien plus importants. « La Défense a une masse de projets de grande surface qui intéressent les grands groupes, sur un positionnement prix beaucoup plus avantageux que sur le QCA, la Défense est de 500 à 550 euros du mètres carrés contre 800 euros au QCA », estime pour sa part David Bourla, le directeur de la recherche chez Knight Frank.

Pour loger ces centaines, voire milliers de banquiers potentiels, plusieurs projets immobiliers majeurs. « Il y a 225 000 mètres carrés de bureaux en construction », a détaillé Patrick Devedjian listant les nombreux projets en construction (Trinity, Alto, Landscape et Hekla) ou ceux dans les cartons comme les tours Sister ou la rénovation de la tour Aurore.

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