Des trois nouvelles gares d’Eole, elle sera certes la moins spectaculaire mais elle aura toute son importance. Alors que sous le Cnit on creuse la gare de La Défense et qu’à la Porte Maillot on prépare la station parisienne, à l’arrière de la Grande Arche est en train d’émerger la gare de Nanterre-La Folie. Si le nom définitif de cette gare n’est pas encore choisi, le chantier avance bien. Visible depuis la rue, la future gare à ciel ouvert de Nanterre qui sera située à quelques centaines de mètres de la sortie du tunnel d’Eole, sur un ancien plateau ferroviaire se dessine progressivement.
« Ce sera l’une des plus grandes gares du tronçon central du RER E », explique Aurélie Carnel, directrice des opérations à la SNCF Réseau pour le secteur de La Défense et Nanterre. Contrairement au RER A et B où l’on peut voyager d’un bout à l’autre de la ligne sans changer de train, la ligne E se distinguera par son fonctionnement « en recouvrement ». « Nanterre sera l’extrémité Ouest de la branche Est. A ce titre on a besoin de certaines fonctions particulières pour faire les changements de sens de la circulation des trains qui n’iront pas plus loin que Nanterre », détaille Aurélie Carnel. Une contrainte qui ne devrait toucher qu’un 1 % de voyageurs qui feront la totalité du parcours. Cette solution permettra ainsi d’éviter d’impacter toute la ligne en cas de problème sur l’une des branches, mais pas sur le tronçon central.
Un accès monumental aux quais de la gare
Construite il y a déjà quelques mois la passerelle de la gare par où transiteront les voyageurs laisse déjà apparaitre les escaliers et les cages d’ascenseurs. Si cette passerelle peut paraitre surdimensionnée par sa largeur, c’est qu’elle sera le point d’accès unique à la station. Elle sera accessible d’une part depuis le quartier des Groues en pleine mutation et d’autre part depuis le boulevard de La Défense, où une grande ouverture sera faite dans le futur siège de Vinci qui enjambera une partie des quais et voies de la gare. « Il n’y aura pas de bâtiment voyageur fermé dans lequel on entre et on sort pour aller sur les quais », détaille Aurélie Carnel. Baptisée par ses concepteurs « le porche », cette entrée de « grande ampleur » aux dimensions monumentales de seize mètres de large pour huit de haut sera totalement ouverte sur la rue et intégrera tous les services d’une gare avec entre autres la billetterie.
Un souterrain viendra toutefois s’ajouter mais il servira uniquement à faire la correspondance avec la ligne 15 Ouest du Grand Paris lors de sa mise en service en 2030. Pour la correspondance avec la gare de Nanterre-Préfecture du RER A située à moins de 200 mètres il faudra en revanche passer par l’extérieur. « Le choix qui a été fait c’est de faire un lien totalement urbain et c’est un choix totalement assumé », affirme Aurélie Carnel.
La construction des quais débutera cet automne
D’ici l’automne le groupement e-Déf 2 (Chantiers Modernes, Demathieu bard et Matière) en charge des travaux sur ce secteur débutera la construction des quatre quais (dont deux latéraux) de 230 mètres de long qui seront bordés de six voies. Suivra ensuite au premier trimestre de l’année prochaine le début de la pose des rails puis l’année suivante l’aménagement de la station avec l’installation des escalators, des ascenseurs, de la signalétique et des divers équipements. Les voyageurs devront eux attendre la fin 2022 pour profiter de la gare et voyager vers Paris. La partie allant vers Mantes-la-Jolie n’ouvrira elle qu’en 2024.
Au nord, en arrière de la gare, après des voies « en tiroirs » se trouvera sur un site déporté par rapport à la ligne un espace de garage et de maintenance des trains sur l’ancien site de l’Ile ferroviaire.