L’instauration du confinement le 16 mars dernier à cause du Coronavirus (Covid-19) a été un big bang pour la France. À La Défense, le plus grand quartier d’affaires d’Europe est depuis entré dans un long sommeil, même si depuis plusieurs jours la vie reprend tout doucement. Paris La Défense, l’établissement en charge de l’aménagement et la gestion du quartier qui emploie environ 270 personnes a dû s’adapter à ce chamboulement. Marie-Célie Guillaume, sa directrice répond à nos questions.
Comment les collaborateurs de Paris La Défense ont été mis en télétravail ?
J’ai déclenché le plan de continuité d’activité de Paris La Défense dès le 15 mars. Dès le lundi 16 mars il n’y avait quasiment plus aucun collaborateur de Paris La Défense sur le site. Nous avons réussi à basculer dans un mode de fonctionnement radicalement différent du jour au lendemain sans avoir vraiment anticipé. Mais nous étions prêts car on travaille depuis deux ans pour transformer nos modes de travail. Nous avons équipé tous les collaborateurs d’ordinateurs portables et nos serveurs sont conséquents. La période de grève (en décembre et janvier dernier, ndlr) avait permis d’augmenter les jours de télétravail et de se roder aux réunions virtuelles. Le passage au télétravail s’est très bien passé et je suis très fière des collaborateurs. Ils ont démontré leurs capacités d’adaptation. Le service informatique a été hyper mobilisé pour accompagner les collaborateurs.
Quelles mesures Paris La Défense va mettre en place pour ses collaborateurs à la fin confinement ?
On travaille sur le sujet mais c’est encore un peu tôt. La reprise sera progressive. On est en train de voir comment on l’organise, sur quelles bases avec évidemment le volontariat comme principe. Pour ceux qui auront à venir au bureau il faudra qu’on les équipe en masques et en gel. On veillera à ce que les distances soient respectées entre les personnes. Nous travaillons sur des scénarios d’alternances entre télétravail et présence sur place. On privilégiera dans un premier temps le retour des fonctions de la maintenance.
Plusieurs événements festifs (Les Extatiques, Garden Parvis et l’Urban Week) sont programmés cet été à La Défense sur la dalle. Qu’en est-il ?
Aujourd’hui tous les évènements qui devaient se dérouler en ce moment sont bien évidements annulés. L’édition de Jazz Festival sera reportée fin septembre. La troisième édition des Extatiques (l’exposition à ciel ouvert d’œuvres d’art éphémères. L’animation doit se tenir du 25 juin au 4 octobre, ndlr) est pour l’instant maintenue avec une ouverture prévue le 25 juin. La difficulté des Extatiques ce n’est pas tellement l’événement en lui-même mais c’est plutôt le montage. On avait certains artistes que l’on devait installer dont un qui devait venir d’Inde. Nous sommes en train de revoir ce que l’on avait prévu comme exposition. Pour l’instant on maintient Garden Parvis (l’animation estivale de Paris La Défense qui doit se dérouler en juillet et en août prochain sur le parvis, ndlr). Il faudra peut-être que l’on fasse des aménagements pour tenir compte des préconisations sanitaires mais il faudra surtout que l’on obtienne les autorisations. Notre objectif c’est de maintenir l’événement et que la vie reprenne. Les gens qui vont venir travailler vont avoir besoin de sortir dehors. C’est très important de maintenir ces événements. L’Urban Week (la semaine festive consacrée à la culture urbaine et aux visites des coulisses du quartier d’affaires. Cette année l’Urban Week doit se dérouler du 16 au 20 septembre, ndlr), est aussi maintenue.
La Défense a enregistré une baisse vertigineuse de la présence des salariés dans les tours. Comment avez-vous établi ce chiffre de 1,5 % de personne présente chaque jour ?
Dans le cadre des expérimentations de lissage des heures de pointe on a mis en place des compteurs dans les gares pour compter les passages. En temps normal on a, à l’heure de pointe, entre 8 heures et 9 heures, 40 000 personnes qui sortent de la gare de La Défense. Et là c’est descendu à 600 personnes. Et puis on a eu la chute de la fréquentation des parkings. À partir de là on a fait une extrapolation sur la fréquentation globale. On considère en effet que 98,5 % des salariés ne viennent plus à La Défense en ce moment.