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vendredi 19 avril 2024
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Un fonds coréen pour voler au secours des tours Hermitage ?

Le promoteur russe pourrait signer avec l’assureur coréen Meritz un prêt de 237 millions d’euros afin de financer ses travaux préparatoires en vues d’édifier ses deux tours géantes.

La saga a démarré il y a déjà plus de dix ans et visiblement elle est partie pour durer encore une bonne décennie. Alors que plus grand monde ne semble croire à son projet pharaonique, le promoteur Hermitage est lui en revanche toujours motivé à ériger en bord de Seine ses deux tours géantes imaginées par Norman Foster.

Selon le magazine Challenges, l’homme d’affaires russe Emin Iskenderov aurait signé un accord de principe avec le groupe coréen Meritz afin d’obtenir un prêt de 237 millions d’euros. Cet accord de principe signé le 25 novembre dernier par le biais de son mandataire Igis Asset Management pourrait aboutir sur un prêt-relais du groupe d’assurance sud-coréen. Ces 237 millions d’euros serviraient alors au promoteur pour qu’il puisse mener la première phase du chantier qui consiste à démolir, les trois immeubles des Damiers existants : l’Infra, l’Anjou et le Bretagne.

Même si cette somme reste importante, Hermitage est encore loin du compte pour financer ses deux tours, hautes de deux fois 320 mètres, chiffrées à quelques 3 milliards d’euros. Pour trouver les milliards manquants, le promoteur aurait, toujours selon Challenges sollicité la banque française Natixis.

Un projet lancé en 2009

Cette possible signature va-t-elle enfin débloquer ce serpent de mer né en 2009 ? Rien n’est moins sûr. Car depuis dix ans Emin Iskenderov a dû faire face à un paquet d’embuches. Dévoilé en pleine crise financière, ce projet mêlant bureaux, hôtel, logements de luxes et galerie commerciale s’est rapidement attiré les foudres.

En effet pour ériger ses deux gratte-ciels jumeaux le promoteur a besoin de place. Et c’est justement là où ça va vite bloquer. Le projet doit s’insérer en remplacement de trois immeubles de logements appartenant à RATP Habitat (Ex Logis Transport) sur le territoire de Courbevoie. Une fois entièrement vidé de ses occupants, le bailleur social doit alors revendre les bâtiments à Hermitage. Si un grand nombre d’habitants accepte les offres de relogement, un noyau dur refuse de plier bagage et lance une salve de recours contre les permis de construire et démolir du projet. Une bonne partie des habitants sont finalement expulsés à l’été 2018. Six locataires sont toutefois encore présents dans le Damier Anjou. Reste que ces actions judiciaires ont en partie payé. Même si elles ont été rejetées au fil des années par les différentes instances judiciaires, elles ont permis aux détracteurs du promoteur de gagner du temps, beaucoup de temps.

Parallèlement le businessman a toujours eu le plus grand mal à trouver un financement. En mars 2013 il s’était targué d’avoir trouvé un accord avec la Deutsche Bank et la banque russe Sberbank. Mais là encore patatras. Les sanctions économiques contre la Russie après l’annexion de la Crimée mettent un terme à ce financement. Depuis c’est la discrétion. L’homme ne dira presque plus aucun mot sur le montage économique de l’opération qui suscite de nombreuses interrogations dans le milieu des affaires.

Paris La Défense n’y croit plus

Dans le calendrier d’origine Emin Iskenderov rêvait de couper le ruban inaugural en 2016. Depuis rien. Mais vidés d’une grande partie de leurs occupants dans les premières années les trois immeubles des Damiers, faute d’entretien de la RATP Habitat, dépérissent.

Une situation qui exaspère Paris La Défense, l’établissement en charge de l’aménagement et la gestion du quartier d’affaires. A tel point qu’en juin dernier sa directrice, Marie-Célie Guillaume avait annoncé que le « projet était terminé », et qu’Hermitage devait toujours 30 millions d’euros à Paris La Défense dans le cadre d’une immobilisation anormalement longue des espaces publics. Plus anecdotique, l’établissement a retiré il y a quelques mois de sa grande maquette du territoire les deux tours Hermitage.

Pas de quoi refroidir Emin Iskenderov qui avait alors dégainé deux communiqués dont le dernier en date pour annoncer le lancement des travaux de démolition et surtout une livraison de ses tours pour accompagner l’ouverture des Jeux Olympiques de Paris en 2024.

Contacté à plusieurs reprises, Emin Inskenderov n’a pas donné suite aux sollicitations pour confirmer ou infirmer l’information de Challenge.

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