Décidément Amundi et Primonial REIM ont un gros appétit pour La Défense. Après avoir récemment racheté le plus grand ensemble immobilier d’Europe, Coeur Défense pour environ 1,8 milliards d’euros, Amundi, la filiale de gestion d’actifs du Crédit Agricole (qui détient également depuis 2016 la tour Egée) et Primonial REIM viennent de mettre la main sur un autre projet emblématique à venir dans le quartier d’affaires.
Les groupes Hines et AG Real Estate qui ont jusqu’alors développé le projet de la tour Hekla ont annoncé ce vendredi avoir signé le 13 décembre dernier, avec Amundi Immobilier et Primonial REIM, pour les fonds qu’elles gèrent, la vente en état futur d’achèvement (VEFA) de l’édifice qui doit être construit sur le secteur de la Rose de Cherbourg à Puteaux.
Imaginé par l’architecte français Jean Nouvel, la tour Hekla, qui deviendra l’un des gratte-ciels les plus hauts du quartier avec ses 220 mètres de haut développera 76 000 mètres carrés dont 66 000 de bureaux, le tout réparti sur 48 niveaux (plus six niveaux de sous-sol) proposant des plateaux courants d’environ 1 700 mètres carrés. Ayant déjà son permis de construire purgé de tout recours et fait l’acquisition des fameux droits à construire signés avec l’Epadesa (qui deviendra le 1er janvier prochain Paris La Défense, suite à sa fusion avec Defacto), le chantier d’Hekla pourrait débuter selon les prévisions d’Amundi en juin 2018 pour s’achever au début de 2022.
Avec ce projet de la tour Hekla, ses développeurs souhaitent incarner une vision environnementale avec des certifications aux niveaux les plus élevés : « HQE », « LEED », « BREEAM », mais aussi avec les labels « Effinergie + et WELL » tournés vers le bien-être des 5 800 futurs occupants du building. A l’intérieur, les utilisateurs pourront profiter d’une pléiade de services dont cinq espaces de restauration, un auditorium de 250 places, un business center, quelques 2 500 mètres carrés de terrasses ou encore deux lobby.
Hekla comme point central de la reconversion de la Rose de Cherbourg
Un projet qui va être lancé « en blanc » puisqu’à ce jour aucune entreprise n’a encore signé un bail pour s’implanter dans le bâtiment. Interrogé, Amundi installé depuis 2010 dans un bâtiment érigé au-dessus de la gare Montparnasse à Paris, nous a confirmé qu’il « n’était pas prévu » pour l’établissement d’Asset management de s’y implanter.
Située à l’arrière du centre commercial des 4 Temps à proximité du hub de la gare de La Défense (RER, Transilien, car, métro, bus et tramway) la tour Hekla a pour ambition de devenir le nouveau point central du secteur de la Rose de Cherbourg, actuel noeud routier composé d’un immense échangeur. Reconvertie, la grande structure en béton sera transformée en une promenade piétonne suspendue inspirée de la High Line à New York. Deux autres projets, plus modestes viendront s’ajouter. Le premier en cours de construction est Campuséa, une résidence étudiante de 400 logements dans une tour d’une vingtaine d’étages située face à Hekla, développée par Gecina et également conçue par Jean Nouvel. Une hypothétique seconde tour de résidence étudiante pourrait également voir le jour dans la Rose de Cherbourg.
« A quelques jours de la création de l’établissement public local Paris La Défense, issu de la fusion de Defacto et de l’Epadesa, la signature de l’acte de vente de la tour Hekla d’une grande qualité architecturale contribue fortement à renforcer l’attractivité de Paris La Défense », s’est réjoui Jean-Claude Gaillot, le directeur de l’Epadesa qui quittera ses fonctions à la fin de l’année suite avec la fusion avec Defacto.
Si le montant de la transaction n’a pas été indiqué par les différentes parties, le projet de la tour Hekla serait chiffré à environ 248 millions d’euros, selon le site internet de l’architecte Jean Nouvel.
Les conseils ayant permis cette transaction sont l’étude notariale Chevreux, le cabinet d’avocats Gide Loyrette Nouel ainsi que la société de conseil technique NOX pour représenter les acquéreurs. Du côté des vendeurs, les groupes Hines et AG Real Estate étaient accompagnés de l’étude notariale Lasaygues et des cabinets d’avocats Lacourte Raquin Tatar et Kramer Levin Naftalis & Frankel.
Le financement du projet et l’émission des garanties ont été réalisés par CACIB. De son côté, l’Epadesa a été accompagné par l’étude notariale Bouvat-Martin, Benichou et Escargueil-Vanderheyden.