Le Parlement a définitivement validé ce lundi, par un ultime vote du Sénat, la ratification de l’ordonnance créant pour le 1er janvier prochain le nouvel établissement public Paris La Défense issu de la fusion entre Defacto (le gestionnaire) et l’Epadesa (l’aménageur). Ordonnance qui va pouvoir être promulguée par Emanuel Macron avant d’être publiée au Journal Officiel d’ici la fin de l’année.
Avec cette nouvelle structure, le plus grand quartier d’affaires d’Europe sera désormais géré et aménagé par les collectivités locales. Le département des Hauts-de-Seine y sera largement majoritaire avec neuf sièges sur dix-sept. Les villes de Puteaux, Courbevoie et Nanterre (sur lesquelles est implanté le quartier d’affaires) et celle de Paris, la région Ile-de-France, la métropole du Grand Paris y seront associées. L’Etat sera quant à lui représenté minoritairement par le préfet de région.
Pour diriger Paris La Défense dont les bureaux seront installés dans l’ensemble Coeur Défense c’est Marie-Célie Guillaume, l’actuelle directrice de Defacto qui a été choisie durant la transition. Le nom du président reste lui encore inconnu même si il fait peu de doute que Patrick Devedjian (Les Républicains), le président des Hauts-de-Seine et actuel président de Defacto, donné grand favori, -son département étant majoritaire dans le futur conseil d’administration de Paris La Défense- devrait prendre la fonction. Face à lui Patrick Jarry (Gauche Citoyenne), maire de Nanterre et président de l’Epadesa espère bien prendre le siège.
Un recours devant le Conseil constitutionnel
Le nouveau périmètre d’intervention de Paris La Défense viendra reprendre celui historique de La Défense soit l’intérieur du boulevard circulaire et quelques secteurs adjacents comme les quartiers Valmy ou des Saisons. Cependant les trois villes pourront confier l’aménagement d’une partie de leur territoire « sans exclusivité ». Ainsi l’aménagement du vaste quartier Seine-Arche lancé au début des années 2000 pourra être poursuivi par le nouvel établissement.
Mais ce mariage désormais acté inquiète. A l’Epadesa qui emploie quelques 110 salariés contre 130 pour Defacto, c’est la soupe à la grimace. « C’est une catastrophe car il n’ y a un appel d’air avec la fuite de très nombreuses compétences » confie un responsable du comité d’entreprise de l’aménageur affirmant qu’une trentaine de départs sont en cours dans les équipes. « Nous avons déposé un recours devant le Conseil constitutionnel », poursuit ce même responsable qui reproche notamment un manque de concertation avec les représentants du personnel et les collectivités locales avant et durant la rédaction de l’ordonnance.