A sa livraison en 2022 elle sera la pierre angulaire de la toute nouvelle Rose de Cherbourg. Imaginée par le célèbre architecte français Jean Nouvel, la tour Hekla s’esquisse dans le ciel de La Défense. Le chantier de cette tour qui avec ses 220 mètres de haut pour une cinquantaine d’étages en fera l’une des plus hautes du pays avance à bon rythme.
Débuté à l’été 2018 et après de très longs mois de travaux de terrassement et d’infrastructure, le chantier de la tour Hekla est maintenant bien visible depuis l’extérieur. Désormais une nouvelle étape importante et symbolique est presque franchie. Cette étape c’est celle de l’édification du socle du gratte-ciel qui abritera sur une demi-dizaine de niveaux une grande partie des services de la tour. Il y aura d’abord le majestueux hall d’accueil d’Hekla qui offrira une hauteur de presque quatorze mètres. Mais aussi les restaurants ou encore l’auditorium. « Ce sont des étages atypiques qui ont des volumes impressionnants », explique Pierre Figiel, responsable du chantier chez Bateg, filiale de Vinci Construction France. « Ce sont des ouvrages multiples, chaque élément de structure est différent. Nous avons coulé des poteaux de quinze mètres de haut d’un coup », poursuit-il.
Une fois que la base de la mégastructure sera terminée d’ici à quelques semaines, la partie « industrielle » du chantier d’Hekla va donc pouvoir débuter avant la fin de l’année. La bonne quarantaine d’étages courants du gratte-ciel sera réalisée à une cadence soutenue au rythme d’un étage par semaine. Les planchers de chaque niveau seront dotés d’une structure classique en béton armé. Les poteaux de structure situés en bordure des plateaux, le long des façades seront eux en béton armé.
Parallèlement le noyau -lui aussi en béton armé- du building où se trouveront toutes les circulations verticales (ascenseurs, monte-charges, escaliers,…) va lui aussi évoluer. Sa réalisation se fait avec une méthode classique avec l’utilisation des banches de coffrages. Tout va donc s’accélérer l’année prochaine. Au fur et à mesure que le béton sera coulé pour former les étages, le building s’habillera de sa façade de verre et d’acier de couleur ambre. « Les premiers éléments de façade sont arrivés à la fin du mois sur le lobby », précise Pierre Figiel. L’objectif pour le constructeur est d’achever le gros œuvre à l’automne de l’année prochaine et la façade un peu après.
L’avancée du chantier verra aussi l’arrivée de tous les corps d’état et de nombreux ouvriers. Actuellement ce sont quelque 230 personnes dont 170 ouvriers qui œuvrent sur le chantier. Au plus fort des travaux ils seront près de 600.
Une fois que chacun des niveaux sera « hors d’eau », c’est-à-dire fermé par la façade, les mettant à l’abri des intempéries, seront alors menés les travaux d’installation technique (électricité, climatisation, faux planchers et plafonds, équipements de sécurité,…), puis d’aménagements intérieurs.
Si Vinci et ses nombreuses filiales sont désormais bien rodés à construire des buildings, notamment dans le quartier d’affaires, le groupe de BTP doit faire face avec Hekla à une difficulté particulière. Celle du manque de place. « L’exiguïté du site c’est la vraie contrainte. Nous avons des moyens d’accès extrêmement restreints pour l’approvisionnement des matériaux », rajoute Pierre Figiel.
Pour permettre d’édifier le bâtiment deux grues à flèches relevables ont été installées. La première située à l’extérieur de la tour restera scellée au sol et évoluera au fil de l’avancée de la construction des étages. La seconde est, elle logée au cœur d’Hekla dans son noyau de béton. Grâce à un système de vérin hydraulique cette dernière sera progressivement hissée en direction du sommet.
Mais Vinci a dû faire face à un imprévu majeur, commun à tous, celui de la crise sanitaire du Coronavirus et du premier confinement qui en a découlé. « La chaine de production a été complètement arrêtée. La reprise s’est faite très progressivement, indique Pierre Figiel. Nous avons dû changer complètement l’accueil des compagnons pour éviter d’avoir des flux de personnes au même moment et réorganiser les journées de travail ». Car si les travaux ont pu redémarrer au moment du déconfinement en mai dernier, le chantier n’a pu reprendre son rythme de croisière qu’à la fin de l’été. Pour ce second confinement le chantier n’a en revanche pas été stoppé.
Résultat le Covid-19 qui a mis à l’arrêt le chantier d’Hekla pendant près de deux mois va avoir quelques petites conséquences sur le calendrier. L’objectif pour Vinci de livrer le gratte-ciel en 2022 est maintenu, il est simplement reporté de quelques mois. La tour sera livrée dans le courant de l’année 2022. Sauf si d’ici là une météo capricieuse ou un nouveau confinement venait mettre son grain de sel dans cette machine bien huilée.