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samedi 20 avril 2024
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Chantier Eole : moins d’une heure pour glisser un pont de 2 000 tonnes

La Sncf et Eiffage ont mené ce jeudi le ripage d’un pont métallique de 2 000 tonnes au-dessus des voies des lignes J et Intercité.

En ce long weekend de l’Ascension les équipes du chantier Eole n’ont pas fait le pont puisqu’ils en avaient un à installer. A quelques kilomètres de la future gare de Nanterre, sur les rivages de la Seine c’est une opération spectaculaire qui a été menée avec succès ce jeudi soir : celle de la pose d’ « un bow-string en saut-de-mouton ».

Ce saut-de-mouton d’un kilomètre de long est construit par Eiffage, l’entreprise titulaire de ce marché à 60 millions d’euros. Il permettra en 2024 aux trains de la ligne E prolongée de venir se raccorder à la ligne existante où circulent les Intercité vers la Normandie ainsi que les Transilien de la ligne J tout en passant par-dessus la Seine. A sa mise en service, cette branche sera alors déconnectée de la ligne J pour devenir le nouveau terminus d’Eole.

La pièce maitresse de ce pont ferroviaire où circuleront les trains venant de Mantes-la-Jolie sera ce « bow-string » qui enjambe la ligne existante. Pour poser cette énorme structure métallique de 2 000 tonnes, longue de 96 mètres et haute d’une vingtaine de mètres il aura fallu des années de préparation. « La difficulté de ce chantier c’est de rendre compatible les travaux avec la circulation des trains et de la navigation fluviale », détaille Joaquin Valdes, directeur des opérations chez SNCF Réseau.

Il n’a fallu qu’une heure pour positionner ce bow-string sur ses appuis en béton – Defense-92.fr

Une opération dont la date a été fixée en 2012

L’opération dont la date a été fixée depuis 2012 a nécessité l’interruption des trains de la J durant tout le pont de l’Ascension. « Il fallait que l’on réserve un week-end de quatre jours. Mai 2019 c’était la première grosse coupure que l’on pouvait avoir, il fallait la réserver longtemps à l’avance, détaille Xavier Gruz, directeur du projet Eole. Quand on a fait cette réservation on était sur le premier calendrier du projet avec une mise en service à Mantes-la-Jolie en 2022 (l’ouverture de cette partie de la ligne a été reportée à 2024, ndlr) ».

Le bow-string a dû être hissé sur six mètres de haut pour atteindre sa hauteur finale de huit mètres. Le hissage s’est effectué à l’aide de quatre tours de vérinage permettant de l’élever de façon synchronisée. Une fois la hauteur atteinte, le déplacement de l’ouvrage sur une longueur curviligne de 35 mètres opéré par deux groupes de huit chariots automoteurs n’a demandé qu’une heure. L’ouvrage a ensuite été repris en charge par des vérins positionnés en tête des piles de béton puis calé précisément en altimétrie et planimétrie avant d’être scellés.

L’opération globale a duré une centaine d’heures et mobilisé une cinquantaine de personnes d’Eiffage et Mammoet mais des aussi des équipes de la SNCF qui ont dû démonter puis remonter une partie des caténaires de la ligne existante. « C’est une opération que l’on prépare depuis le milieu de l’année 2018 », détaille Matthieu Carry, directeur du projet chez Eiffage Génie Civil. Le bow-string a été assemblé à côté sur des cales provisoires. Il y a eu une opération de vérinage pour pouvoir le lever et placer les chariots ».

Le bow-string repose sur quatre points d’appuis (deux par piles) – Defense-92.fr

Le bow-string a été fabriqué en Alsace

Ce bow-string a été fabriqué en six mois à Lauterbourg, en Alsace (Bas-Rhin) dans une usine d’Eiffage. « La livraison des pièces a été effectuée en janvier par convois exceptionnels, explique Matthieu Carry. Les pièces ont été assemblées et soudées entre fin janvier et avril. Le tablier a été confectionné jusqu’au début du mois de mai ensuite nous avons construit la charpente à deux mètres du sol pour l’élever et la translater aujourd’hui à huit mètres ».

Au total ce saut-de-mouton d’un kilomètre reposera sur 25 appuis dont 6 piles directement réalisées dans la Seine. La structure du pont sera constituée de 7 tabliers, c’est-à-dire des dalles en béton armé qui supporteront la future plateforme ferroviaire. La réalisation de cet ouvrage s’accompagnera d’une nouvelle passerelle pour les piétons et les cyclistes afin de relier Nanterre à Bezons.

Les travaux du génie civile de ce saut-de-mouton débuté en septembre 2017 vont se poursuivire jusqu’en novembre 2021. Suivra ensuite la pose des rails, des caténaires et des divers équipements techniques. Les voyageurs de la ligne E devront eux attendre 2024, date de la mise en service du prolongement vers Mantes-la-Jolie pour découvrir cet ouvrage d’art.

Le box-string est long de 96 mètres et pèse 2 000 tonnes – Defense-92.fr
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