Si elle a été d’une grande utilité pour le chantier d’Eole, elle n’était en revanche pas des plus esthétiques dans le paysage de Courbevoie. Installée au cours de l’année 2018, la longue conduite de marinage du chantier de prolongement du RER E vers l’Ouest, est depuis le 25 mai dernier en cours de démontage.
Longue d’un peu moins de 700 mètres cette structure métallique constituée de passerelles reposant sur d’énormes poteaux métalliques, eux même scellés sur des massifs en béton, est perchée à une dizaine de mètres de hauteur. Elle est équipée de deux énormes tuyaux, l’un servant à acheminer une partie des boues vers le tunnelier et le second pour évacuer toutes les autres. Jusqu’à présent la conduite s’étendait du puits de l’avenue Gambetta, d’où s’est élancé le tunnelier Virginie jusqu’à la « Base Seine ». Installée en bordure du fleuve, cette énorme usine temporaire a pour mission de traiter les déblais du tunnelier d’Eole et de les évacuer directement via des barges.
« Maintenant que le tunnelier a quitté la commune de Courbevoie, nous allons pouvoir démonter une grande partie de la conduite de marinage qui relie actuellement le puits Gambetta Est à la Base Seine », explique la SNCF Réseau, le maitre d’ouvrage du projet.
Ce démontage va s’étaler jusqu’à la mi-août et s’effectuera par tronçons. Le premier secteur à être démonté jusqu’à mi-juin est celui de Charras. Suivront ceux de Gambetta, de mi-juin à mi-juillet ; de l’Abreuvoir, de début juillet à mi-juillet ; de Victor Hugo, de mi-juillet à fin juillet et de Bezons de fin juillet à mi-août.
La disparition de la conduite sera donc longue et se fera par étapes. Les équipes du chantier doivent dans un premier temps déposer la passerelle métallique par morceaux à l’aide de grues, puis supprimer les poteaux qui la soutiennent, scier les énormes massifs en béton sur lesquels ils reposent et enfin remettre en état la voirie.
« Ces travaux auront un impact temporaire sur la voirie, comme la neutralisation de places de stationnement, des déviations et des fermetures de voies, le long du tracé. Afin de ne pas bloquer la circulation en journée, certains travaux auront lieu de nuit : une communication complémentaire sera effectuée pour les nuits concernées », prévient SNCF Réseau.
Cependant toute la conduite ne va pas totalement disparaitre. Une petite section de 140 mètres tout de même va rester jusqu’à la fin des travaux. Il s’agit de la partie de couleur verte située entre le puits de l’Abreuvoir d’où sont désormais évacuées les boues d’Eole et la base Seine.
Grace à cette base Seine, ce sont 1,3 millions de tonnes de déblais qui vont être évacués par le fleuve sans gêner le trafic routier. Selon SNCF Réseau cette solution de base Seine et de conduite de marinage a permis d’éviter un camion toutes les deux minutes dans les rues de la ville, soit 250 par jour.
Long de 55 kilomètres, le projet de prolongement d’Eole chiffré à 3,7 milliards d’euros comprend 47 kilomètres de voies existantes rénovées entre Mantes-la-Jolie et Nanterre la Folie et huit kilomètres de voies créées en tunnel jusqu’à Paris Haussmann l’actuel terminus de la ligne. Vient s’ajouter au dispositif la création de trois gares : Paris Porte Maillot et La Défense, qui seront souterraines et Nanterre La Folie (à ciel ouvert).
La mise en service du prolongement d’Eole se fera en deux temps. En 2022, le RER E desservira les trois nouvelles gares (Paris Porte Maillot, La Défense et Nanterre la Folie), puis en 2024 la liaison Est-Ouest sera complète jusqu’à Mantes-la-Jolie (Yvelines).