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samedi 23 novembre 2024
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Joëlle Ceccaldi-Raynaud, la maire de Puteaux est mise en examen dans l’affaire des lingots d’or

La mairie de Puteaux, Joëlle Ceccaldi-Raynaud a été mise en examen à l’issue d’une garde à vue pour blanchiment de fraude fiscale.

C’est une affaire qui traine depuis des années. Selon le Parisien, la mairie de Puteaux, Joëlle Ceccaldi-Raynaud (Les Républicains) a été mise en examen ce mercredi pour blanchiment de fraude fiscale aggravé dans l’affaire des lingots d’or à l’issue d’une garde à vue de quarante-huit heures passées dans les bureaux des enquêteurs de l’Office Central de Lutte contre les Infractions Fiscales et Financières (OCLIFF) à Nanterre.

Dans cette affaire la justice soupçonne la mairie de Puteaux, d’avoir dissimulé au fisc 3,5 millions d’euros (une somme évaluée avant la crise financière de 2008 et recalculée à 2,6 millions d’euros depuis), une somme en partie en lingots d’or. Cette petite fortune Joëlle Ceccaldi-Raynaud l’aurait perçue d’un héritage de sa grand-mère Corse puis placé de longues années sur un compte en Suisse et enfin au Luxembourg via un compte dans la banque Rothschild ouvert en 1996. Comme le raconte Le Parisien, la maire de Puteaux aurait par la suite légué à sa fille, Emilie Franchi cette coquette somme, avant que les 102 lingots d’or ne soient transformés en numéraire en 2004. Et c’est Mediapart qui avait dévoilé cette affaire rocambolesque le 17 septembre 2015. Le site d’investigation avait révélé que l’édile avait retiré à ce moment l’or (d’une valeur d’environ deux millions d’euros à l’époque) et 865 300 euros en liquide de son compte luxembourgeois.

Face à ces accusations l’OCLIFF avait alors ouvert une enquête en mai 2016 pour blanchiment de fraude fiscale. L’année suivante, en janvier 2017 les enquêteurs avaient mené des perquisitions chez Joëlle Ceccaldi-Raynaud et sa fille. Plus tard, en novembre 2017 la maire s’était même félicitée au micro de l’émission Quotidien que le tribunal ait « bouclé l’affaire ». Sauf que les journalistes de l’émission avaient contacté le Parquet de Nanterre qui avait alors démenti. Et depuis trois ans plus de nouvelles de cette affaire.

A la suite de cette garde à vue qui s’est tenue sur commission rogatoire dans le cadre d’une information judiciaire ouverte le 29 novembre 2019, l’édile qui est également vice-présidente de l’établissement public Paris La Défense a été déférée devant le procureur puis placée sous contrôle judiciaire comme le précise Le Parisien.

Mais cette affaire est étroitement lié à une autre affaire, tentaculaire : celle de l’affaire de la chaufferie de La Défense. Ce dossier qui date du début du siècle aurait dû être jugée cet automne mais a finalement été renvoyée à l’année prochaine. Cette affaire impliquait notamment le père de Joëlle Ceccaldi-Raynaud, Charles (décédé à l’été 2019). L’ancien maire de Puteaux était depuis son éviction de l’hôtel de ville dans le milieu des années 2000 en guerre ouverte contre sa fille qui avait refusé de lui rendre son poste après une absence pour maladie. Ce dernier avait alors accusé sa fille de gros pots de vin dans l’affaire de la chaufferie et de disposer d’un compte au Luxembourg rempli de 102 lingots d’or. Problème : cette fortune en lingots n’a jamais été déclaré à l’administration fiscale par Joëlle Ceccaldi-Raynaud. Si Joëlle Ceccaldi-Raynaud va désormais devoir s’expliquer sur ses lingots elle a en revanche été innocentée dans le dossier de la chaufferie.

Contacté par le quotidien régional, Joëlle Ceccaldi-Raynaud dit avoir « confiance en la justice » et explique qu’elle va pouvoir avoir accès au dossier, « ce qu’elle attendait depuis longtemps ». Et l’édile qui ne compte pas lâcher son poste confie : « Je vais pouvoir défendre mon innocence, exactement comme dans l’affaire du chauffage urbain de La Défense où j’ai obtenu un non-lieu ». « Elle conteste l’ensemble des faits qui lui sont reprochés et réserve ses explications au magistrat instructeur », a pour son part indiqué au Parisien, son avocat, Me Antoine Maisonneuve.

Si Joëlle Ceccaldi-Raynaud venait à être reconnue coupable dans cette affaire lors du procès dont aucune date n’a été fixée, elle pourrait encourir en plus d’une inéligibilité, dix ans d’emprisonnement et jusqu’à 750 000 euros d’amende.

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