D’une tour à l’autre. Selon les informations des Échos parues début février, plus d’une centaine de collaborateurs du cabinet d’avocats Fidal implanté dans la tour Prisma à La Défense auraient décidé de rejoindre tax & legal, la nouvelle société d’avocats créée l’an dernier par KPMG France.
Ces 130 avocats de Fidal, représentent l’ensemble de l’équipe mobilité internationale (une cinquantaine d’avocats) plus une partie des fiscalistes (TVA, prix de transferts et douanes) pour le reste. Cette nouvelle équipe doit s’installer prochainement au sommet de la tour Europlaza, face à la tour Eqho, le siège français de KPMG.
« Un tel mouvement est excessivement rare dans l’univers feutré des cabinets d’avocats. La rupture est d’autant plus massive et spectaculaire que les deux entités ont entretenu, pendant longtemps, des relations privilégiées. Fidal a été affiliée au réseau KPMG avant de couper tout lien avec le réseau d’audit au début des années 2000. À partir de cette époque, la loi sécurité financière a obligé à une séparation nette entre le conseil et l’audit. Depuis, les deux firmes entretenaient des relations non-exclusives de partage de compétences », explique Les Échos.
Mais cette opération massive de recrutement chez KPMG a été très mal perçue par le principal intéressé. « C’est inadmissible ! Cette décision est contraire à tous nos accords, à la déontologie des avocats. C’est un coup de force de l’audit auprès de la profession d’avocats », a déclaré au début du mois Yves de Sevin, le président de Fidal, qui pourrait attaquer KPMG devant le conseil de l’ordre des avocats mais aussi devant la justice pour concurrence déloyale.