Pour relier La Défense à la mairie de Saint-Ouen en transports en commun, il faut compter une trentaine de minutes à ce jour avec un trajet par les lignes 1, 13 ou 14 du métro. Mais demain sera-t-il possible de faire ce voyage d’environ six kilomètres en une vingtaine de minutes par la Seine ? C’est en tout cas le rêve de Karim Bouamrane, le nouveau maire socialiste de Saint-Ouen, qui aimerait relier sa ville et celle de Saint-Denis aux pieds des tours du quartier d’affaires à l’horizon des Jeux Olympiques de Paris 2024.
Dans sa dernière émission de Parigo diffusée samedi dernier, Bertrand Lambert s’est intéressé à ce mode de transport fluvial et a rencontré l’édile de Saint-Ouen. « J’imagine un maximum de convivialité. La ligne 13 compte tenu de la saturation est extrêmement anxiogène », a confié Karim Bouamrane aux caméras de France 3, disant vouloir un moyen de transport « apaisant ». « Dans les autres grandes capitales où il y a un fleuve ils utilisent les navettes fluviales », rappelle Karim Bouamrane qui cite notamment la ville de Londres comme exemple.
Mais sur quel modèle économique fonctionnerait cette liaison par la Seine et qui serait l’opérateur ? le maire envisage aussi bien le recours au privé ou à un partenariat public-privé ou public. Pour la mise en œuvre du système il y aurait forcement des travaux non négligeables à mener pour créer les stations et quais d’embarquement.
Ce souhait du maire de Saint-Ouen de faire naitre une nouvelle offre de transports a-t-elle une chance d’émerger ? Pas sûr. Comme le rappel Bertrand Lambert, la Ratp s’était déjà penchée sur le sujet de cette liaison en 2005 avant d’abandonner l’idée face à une estimation de 5 000 voyageurs, jugée bien trop faible. L’autorité des transports Île-de-France Mobilités (IDFM) avait aussi retoqué l’idée il y a deux ans estimant que ce projet nécessiterait beaucoup d’investissements pour une trop faible fréquentation. D’autant plus qu’IDFM avait déjà mené une expérience de transports par la Seine avec Vogueo entre Suresnes et l’École Vétérinaire de Maison-Alfort en 2008. Mais faute de fréquentation et d’un coût de fonctionnement trop élevé, la régie des transports avait abandonné cette ligne par la Seine en 2011 .
Reste que l’idée n’est cependant pas totalement à écarter. Trois nouveaux projets de navettes fluviales (Suresnes – Beaugrenelle / Bobigny – Bassin de la Villette / Jardin des Plantes – Maison Alfort ) pourraient voir le jour d’ici à 2023 dans la capitale. Et peut-être qu’un jour il sera enfin possible de naviguer entre La Défense et Saint-Ouen pour se rendre au travail ou aller se promener.