Les grèves de décembre et janvier dernier ont-elles été la goutte d’eau de trop ? La présidente de la région Ile-de-France, Valérie Pécresse a annoncé la mise à l’étude ce mercredi 5 février de l’ouverture à la concurrence des lignes de trains de banlieue, prévue pour 2023.
« L’Île-de-France a été particulièrement touchée pendant les grèves. Parmi les enseignements que je tire de cet épisode douloureux pour de nombreux franciliens, l’accélération de la mise en concurrence est prioritaire pour baisser les coûts et augmenter la qualité de service. Mon objectif est de redynamiser l’ensemble du service public de la mobilité en faisant d’Île-de-France Mobilités le coordinateur des transports de la Région. Nous préparons ce chantier dès aujourd’hui », explique dans un communiqué Valérie Pécresse, qui préside en plus de la région Île-de-France Mobilités, l’autorité dirigeant les transports en commun.
A partir du 1er janvier 2023, la LOM va permettre à Île-de-France Mobilités de mettre en concurrence huit lignes de Transilien exploitées par la SNCF dont les L et U qui desservent La Défense. Pour le RER, les périodes sont différentes selon les lignes. Les RER A et B pourront être mis en concurrence au 1 er janvier 2040, les RER C et D entre 2033 et 2039 et le RER E qui arrivera à La Défense fin 2022 à partir de 2025. Pour le métro l’ouverture à la concurrence est fixée à une date bien plus éloignée, en 2039.
Des délais que Valérie Pécresse trouve « trop tardifs » et espère pouvoir accélérer le calendrier. « Je lance l’ouverture à la concurrence des bus RATP pour être prête fin 2024. Pour 2023, on peut lancer l’ouverture à la concurrence des premières lignes de Transilien, a confié la présidente de région au Parisien. Nous choisirons lesquelles en fonction des études que nous allons lancer cette année. J’ai clairement en tête les lignes R et J, où on a besoin d’améliorations de services. Enfin, pour les métros et RER, je souhaite avancer le processus de dix ans. L’objectif, c’est que tout le réseau puisse être ouvert à la concurrence à l’horizon 2030 ».
Pour la présidente de région cette mise en concurrence à venir ne signifie pas une privatisation de la RATP et la SNCF. « L’ouverture à la concurrence n’est pas la privatisation. Les lignes pourraient toujours être exploitées par la SNCF ou la RATP, mais elles seraient forcées d’améliorer leur offre pour être compétitives face à d’autres opérateurs, publics ou privés », explique-t-elle dans les colonnes du journal. Et pour Valérie Pécresse ce projet qui serait une révolution dans la région ne devrait pas provoquer de grandes grèves faisant référence à l’attribution du tramway T9 à Keolis, une filiale de la SNCF.