Eole déraille une fois de plus. Depuis plusieurs mois déjà le doute planait sur le calendrier du colossal prolongement de la ligne E du RER vers Mantes-la-Jolie via La Défense. Après un long silence, SNCF Réseau, le maitre d’ouvrage du projet a dévoilé à l’émission Parigo de France 3 le nouveau calendrier du projet.
L’ouverture du nouveau tronçon de huit kilomètres en tunnel jusqu’à Nanterre-La Folie, comprenant les gares intermédiaires de Porte Maillot et La Défense n’interviendra qu’à l’été 2024, a indiqué Xavier Gruz, le directeur des travaux chez SNCF Réseau. Un retard d’un an et même bien plus. Dans les prémices du projet Eole devait gagner le quartier d’affaires pour 2020. Un lancement repoussé à la fin 2022 dès le début des travaux avant que la crise sanitaire ne vienne tout décaler à la mi-2023.
« L’infrastructure sera terminée fin 2023 : la voie et la caténaire seront posées, tous les équipements aussi. Tout sera essayé. On sera prêts fin 2023 pour la mise en service du projet », a confié Xavier Gruz à l’émission Parigo. Mais fin des travaux ne voudra pas dire mise en service. De nombreux mois d’essais des équipements sont ainsi prévus. « Après cette mise en service, il faut que l’ensemble des composantes qui vont contribuer à l’exploitation du futur RER soient prêts et donc ça, ça se fera sans doute en 2024. L’objectif, c’est vraiment d’être prêts pour les Jeux Olympiques », rajoute Xavier Gruz.
Cette arrivée dans le quartier d’affaires de La Défense ne sera qu’une première étape pour Eole. La suite qui devait initialement se faire en 2022, puis 2024 n’interviendra qu’à la fin 2025. Cette année-là, la ligne du RER E atteindra alors Mantes-la-Jolie en reprenant une des branches de la ligne J du Transilien.
Un gros retard pour Eole mais aussi une explosion du budget. Le projet à 3,7 milliards d’euros -financé par SNCF Réseau, la région Ile-de-France, la Société du Grand Paris, l’État, la ville de Paris et les départements des Hauts-de-Seine et des Yvelines- a bondi de près d’1,7 milliard d’euros le faisant passer à environ 5,4 milliards d’euros. Face à ce trou budgétaire abyssal la SNCF avait menacé d’interrompre les travaux pour contraindre les collectivités à remettre la main à la poche.
« Ce n’est pas une menace de les interrompre, a cependant nuancé Xavier Gruz à France 3. C’est que SNCF Réseau n’a pas l’autorisation d’engager des marchés au-delà du budget qui est financé et donc effectivement, on ne pourra pas engager de nouveaux travaux ».
Pour justifier ce dérapage budgétaire et de calendrier, SNCF réseau met en avant la crise du Covid mais aussi d’importantes difficultés techniques. « Tous ces éléments ont été présentés de manière détaillée, pour justifier et expliquer le besoin de ce financement complémentaire », a rajouté le responsable du projet.