Philippe Nieuwbourg, directeur du musée de l’Informatique qui est aujourd’hui « expulsé » en raison de la fermeture du Toît de la Grande Arche est très remonté contre le Ministère de l’Environnement, propriétaire du Toît.
Après le lancement d’une pétition pour demander la réouverture du Musée de l’Informatique, ayant reçu à ce jour près de 2500 signatures de particuliers, professionnels, enseignants et personnalités, Philippe Nieuwbourg est bien décidé à faire plier le ministère de l’Environnement sur sa décision de fermeture définitive.
Philippe Nieuwbourg, souhaite dénoncer le scandale financier. Il a ainsi réalisé un calcul, sur l’argent gaspillé par l’Etat (manque à gagner de la TVA, sur la billetterie, les visites et l’événementiel (400 000€/an) ; de la taxe professionnelle perdue, 15 000€/an) ; des charges sociales des salariés et sous-traitants (450 000€/an) ; Indemnités chômage technique versées, prises en charge par Pôle Emploi (360 000€/an). Ce calcul, est réalisé sur une année, le Toît de l’Arche est aujourd’hui fermé depuis 5 mois : 1 225 000 € seraient ainsi perdus sur une année soit 510 415€ depuis les 5 mois de fermeture. Cliquez ici pour consulter le tableau de sa simulation.
« Interrogée par un journaliste, la porte-parole du ministère du développement durable a indiqué en août que le ministère entendait transformer le Toît de la Grande Arche, en bureaux. Une assertion digne de quelqu’un qui n’a manifestement jamais mis les pieds dans ce lieu ! Il s’agit en effet d’espaces d’exposition, d’une hauteur de plafond allant jusqu’à plus de 6 mètres. Autant proposer de transformer en bureaux la galerie des glaces du château de Versailles ou le Grand Palais ! Nous avons demandé à deux architectes indépendants d’évaluer le coût de transformation du Toît de la Grande Arche en bureaux. En se basant sur les derniers projets de transformation de bureaux de la Défense, le coût de la transformation s’établira entre 3 et 17 millions d’euros en fonction de la surface que le ministère transformerait. Est-ce que le gouvernement appelle des « économies » ?, Plus probable : le ministère envisagerait de récupérer ces espaces pour organiser ses réunions et ses cocktails internes ! » s’indigne Philippe Nieuwbourg.
Depuis août les ministres et députés se renvoient la balle ou ignorent les différents courriers de Philippe Nieuwbourg : Patrick Devedjian, Ministre de la relance, Président du Conseil Général des Hauts-de-Seine, président de Defacto et ancien Président de l’EPAD, informé dès le mois d’avril a réagi par voie de presse dans Direct Matin le 31 aout 2010 en disant « qu’il était favorable à la réouverture du Toit de la Grande Arche ». Joëlle Ceccaldi-Raynaud, député-maire de Puteaux et actuelle Président de l’EPAD, a « botté en touche », affirme son soutien mais renvoie le dossier chez Patrick Devedjian. Frédéric Mitterrand, ministre de la culture, concerné au premier chef par la fermeture de deux musées et celle du premier monument touristique des Hauts-de-Seine, à qui Philippe Nieuwbourg a écrit le 13 août 2010, n’a pas daigné répondre à son courrier ». Le ministère avait pourtant versé une subvention de 20 000 euros au musée du Jeux Vidéo qui ne sera resté ouvert que 15 jours. Nathalie Kosciusko-Morizet, secrétaire d’état en charge de l’économie numérique, ayant reçu un courrier envoyé le 13 aout, a elle aussi ignoré celui-ci. Même chose pour Valérie Pécresse, ministre de l’enseignement supérieur, qui avait accordé son parrainage au musée de l’informatique; Luc Chatel, ministre de l’éducation nationale qui avait labellisé le musée de l’informatique via le CRDP, et Hervé Novelli, ministre en charge du tourisme contacté le 13 aout, qui à ce jour n’ont apporté aucune réponse. Le premier ministre, François Fillon, également contacté le 13 août 2010, répond le 2 septembre 2010, que le dossier est du ressort de Frédéric Mitterrand et de Nathalie Kosciusko-Morizet…
Pour Philippe Nieuwbourg, l’ensemble des ministres craint de déplaire à Jean-Louis Borloo, qui pourrait devenir premier ministre; leurs réactions et implications dans le dossier pourraient leur coûter leur place dans le nouveau gouvernement – si remaniement il y a-.
Depuis avril 2010, la cinquantaine d’employés se retrouve donc au chômage technique et ce jusqu’à temps que la société d’exploitation du Toît de la Grande Arche les licencie définitivement.
Rappel de l’histoire :
Le 11 avril 2010, une pièce se détache de l’un des quatre ascenseurs panoramiques ; immédiatement le Ministère et la société d’ exploitation du Toit prennent la décision de suspendre l’exploitation des quatre ascenseurs panoramiques le temps de réaliser un audit de sécurité. Pendant deux semaines, les visiteurs sont autorisés à accéder au Toit de la Grande Arche en utilisant deux ascenseurs intérieurs de la paroi nord (appartenant à des copropriétaires dont Ministère de l’Environnement) ; dans un même temps le musée du Jeu Vidéo ouvre ses portes. Le 24 avril 2010, l’autorisation d’usage des ascenseurs intérieurs est retirée (Des salariés du Ministère se seraient plaint, de perdre quelques minutes pour leurs pauses-cigarette, en raison de l’immobilisation de deux ascenseurs sur les quatre de cette batterie intérieure utilisée essentiellement par le Ministère). Depuis ce jour, le Toit de la Grande Arche est fermé au public. Quelques jours après, le Ministère annonce une période de fermeture de quatre mois nécessaire à la réparation des ascenseurs. Ne voyant pas la situation se débloquer, Philippe Nieuwbourg écrit plusieurs courriers toujours restés sans réponse aux différents échelons du Ministère de l’Environnement. Le 11 juillet 2010, Philippe Nieuwbourg écrit directement à Jean-Louis Borloo pour l’informer du flou de la situation et lui demander d’agir, dans un même temps les ascenseurs panoramiques sont réparés. Le 28 juillet 2010, le couperet tombe : Une réponse du Secrétaire Général du ministre, Monsieur Jean-François Monteils, informe Philippe Nieuwbourg que le Ministère de l’Environnement souhaite recouvrer l’usage de ces locaux pour ses besoins propres.
Philippe Nieuwbourg est directeur du Musée de l’Informatique qui a ouvert ses portes en 2007; il réunit plusieurs centaines de pièces de collection, pour certaines très rares. Si le Ministère revient sur sa décision, il explique qu’il serait candidat à la reprise de la gestion de l’entreprise du Toît; l’actuel président souhaiterait ne pas reconduire l’expérience. Si toutefois le Ministère maintient la fermeture, Philippe Nieuwbourg ne veut pas voir disparaitre son Musée avec le Toît de L’Arche; à ce jour une proposition d’hébergement lui aurait été faite, mais hors de France, il s’agirait de Bruxelles.