Une fin brutale pour le Toit de la Grande Arche. Après six années d’ouverture, le Toit de la Grande Arche, le plus célèbre des rooftop de La Défense a définitivement fermé ses portes ce vendredi 28 avril, a indiqué son exploitant City One.
« Nous regrettons fortement cette situation et nous fermons le Toit malgré nous, à un an des Jeux Olympiques Paralympiques, mais avec le sentiment du travail accompli. Nous recevons déjà des témoignages de clients déçus, le toit avait réussi à se faire une place dans le paysage culturel du Grand Paris », indiquent dans un communiqué Nicolas Lixi, le président du groupe City One et Corinne de Conti, la présidente du Toit de la Grande Arche.
Perché au 35ème étage de l’Arche de La Défense, le rooftop offrait une vue inédite sur la capitale, son axe historique et sa Tour Eiffel. Il avait ouvert en 1989 au moment de l’inauguration de ce bâtiment emblématique du quartier d’affaires voulu par François Mitterrand. Le Toit avait déjà fermé en 2010, officiellement pour « des raisons de sécurité » et à cause de la panne des ascenseurs panoramiques. A l’issue d’importants travaux lancés par l’État, le propriétaire d’une grande partie du bâtiment, dont son Toit, l’espace avait rouvert le 1er juin 2017 avec City One, le nouvel exploitant.
En plus d’accueillir des touristes sur son belvédère et pont promenade, le Toit de la Grande Arche offrait à ses visiteurs un lieu culturel où était organisées de nombreuses expositions photographiques signées au fil des années par Daniel Angeli, Nikos Aliagas, Yann Arthus-Bertrand, Matthieu Ricard et dernièrement Jean-Gabriel Barthélemy. Un restaurant était également là pour régaler. Tous les étés des afterworks étaient par ailleurs proposés aux fêtards. Ces six dernières années une multitude d’événements ont été organisés avec entre autres une patinoire et une ferme pédagogique. Le groupe Indochine y avait également tourné son clip « Un été français » et Bob Sinclar avait donné un concert inédit pout le 14 juillet 2019. City One misait également sur de nombreux événements BtoB et BtoC.
Mais les six dernières années n’ont pas été faciles. City One a dû affronter plusieurs difficultés dont la crise sanitaire en 2020 qui a stoppé net le tourisme mondial. Mais ce n’est pas tout. Asphyxié d’une perte d’environ un million d’euros, City One a eu beaucoup de mal à rendre viable financièrement le Toit à cause des très importantes charges d’exploitation. « Ce lieu unique cumule les dispositifs de sécurité d’Immeuble de Grande Hauteur (IGH) et d’Établissement Recevant du Public (ERP), rendant ainsi les cahiers des charges de la sureté et de la sécurité, de l’entretien, de la maintenance des ascenseurs panoramiques pour ne citer que quelques exemples, excessivement contraignants et par conséquent très onéreux sans bénéficier d’aucune aide », explique City One, affirmant n’avoir jamais bénéficié de subventions publiques.
« Des exploitants privés ne peuvent supporter de tels coûts quotidiens et des cahiers des charges si contraignants que tout événement devient un casse-tête à organiser, et décourage de nombreuses initiatives qui voient le jour ailleurs », estiment Nicolas Lixi et Corinne de Conti pour qui « la situation n’était plus tenable dans ces conditions », surtout sans l’apport d’une aide économique extérieure venant notamment de l’Etat.
Une fermeture brutale et surprise, d’autant que les touristes semblaient enfin de retour après deux années de Coronavirus. « Si des négociations ont été initiées à notre demande pour envisager une participation financière de notre bailleur et, ou de l’État pour maintenir ce lieu ouvert, elles n’ont malheureusement pas abouti », rajoutent Nicolas Lixi et Corinne de Conti sans apporter de précision sur le devenir des 53 salariés qui travaillaient sur le Toit.
Cette seconde fermeture, treize ans après la précédente est un coup dur pour le plus grand quartier d’affaires d’Europe, au moment où la France et Paris retrouvent leurs touristes venus des quatre coins du monde. En attendant une potentielle réouverture du Toit avec un nouvel exploitant, il est toujours possible de grimper sur les deux autres rooftop publics de La Défense : celui du bar de l’hôtel Meliá et celui de l’hôtel Mama Shelter.