Depuis son inauguration en 2017, la plus grande salle de spectacle d’Europe en a vu de toutes les couleurs et surtout de tous les shows. Alors que les anneaux olympiques sont venus orner ses écailles de verre, la Paris La Défense Arena est en pleine ébullition depuis déjà un mois pour se transformer en centre aquatique olympique et paralympique.
Débutée au lendemain du dernier show de Taylor Swift, la construction de ce site olympique et paralympique éphémère est un véritable défi technique à relever en moins de quarante jours. L’objectif est de construire deux bassins aux dimensions olympiques, longs de cinquante mètres et larges de vingt-cinq mètres pour une profondeur de 2,15 mètres, représentant une capacité de 2,25 millions de litres d’eau chacun.
Le premier bassin sera dédié aux compétitions, tandis que le second, non visible du public, servira à l’entraînement des athlètes. Conçus et installés par le prestataire Myrtha Pools, ces bassins hors-sol reposent directement sur la pelouse utilisée par les joueurs du Racing 92. Les deux structures représentent près de 47 tonnes de composants en acier inoxydable breveté, 16 700 connexions boulonnées pour l’assemblage et plus de 450 mètres de tuyauterie. Pour mettre la salle à niveau avec les rebords, le plancher doit être surélevé. Autour du bassin de compétition, qui attend encore l’installation des plots de départ et des caméras sous-marines, une plateforme en bois baptisée « la plage », soutenue par des échafaudages, a été aménagée.
Les athlètes évolueront dans une eau à 26 degrés, -la même température que l’air de la salle-, puisée directement dans le réseau de la ville. « Après les Jeux, l’eau sera filtrée puis réintégrée dans les réseaux de la ville », explique Roberto Colletto, PDG de Myrtha Pools.
Face aux 15 000 spectateurs installés dans les tribunes en fer à cheval de l’arena, une tribune provisoire est en construction. Composée d’échafaudages, elle accueillera un millier de journalistes et de commentateurs. À son socle, se trouvera notamment la chambre d’appel et la régie télévisée.
« Tout baigne ! On est vraiment pile-poil dans le tempo. La mise en eau du bassin de compétition vient de commencer. Cela avance à une vitesse incroyable », se félicite Denis Navizet, ancien rugbyman et directeur du site pour Paris 2024. « Le chantier est achevé aux deux-tiers, tout sera terminé pour nous le 28 juin », assure Roberto Colletto. Malgré l’avancement rapide des travaux, il reste encore beaucoup à faire pour la centaine d’ouvriers, dont le nombre sera bientôt doublé. Les équipes vont maintenant devoir s’atteler au déploiement des câblages et équipements techniques ainsi qu’à l’habillage de la salle aux couleurs de Paris 2024.
« On va vivre des événements de sport incroyable. Il va y avoir une ambiance de feu. Beaucoup de records vont être battus », promet Aurélie Merle, la directrice exécutive des sports de Paris 2024. Durant la quinzaine des Jeux, ce sont plus de 850 nageurs dont l’espoir français Léon Marchand et 286 joueurs de water-polo qui prendront possession des deux bassins. Pour les Jeux Paralympiques ils seront près de 600 athlètes à se battre pour des médailles.
Pour rappel, la Paris La Défense Arena accueillera du 27 juillet au 4 août l’ensemble des épreuves de natation des Jeux Olympiques puis les phases finales du water-polo du 5 août au 11 août. Puis pour les Jeux Paralympiques, les épreuves de para-natation se tiendront du 29 août au 7 septembre.
Devenue une salle de spectacle incontournable en Europe, la Paris La Défense Arena compte profiter de ces jeux planétaires pour attirer encore plus d’artistes. « C’est une corde de plus à notre arc. Cette salle est complètement polymorphe et sait se transformer », s’enthousiasme Bathilde Lorenzetti, vice-présidente de la Paris La Défense Arena.
Après les jeux, les deux bassins auront le droit à une seconde vie pour s’inscrire dans l’héritage. L’un sera entièrement transféré à Sevran à l’issue des Jeux Paralympiques. L’autre, reconfiguré en un modèle de 25 mètres, sera installé à Bagnolet vers 2026.