Retour aux sources pour le Racing 92. Après avoir quitté en 2017 le stade Yves-du-Manoir pour s’établir à la Paris La Défense Arena, le club de rugby des Hauts-de-Seine ambitionne de retourner dans son antre historique de Colombes.
Depuis son inauguration en beauté il y a sept ans avec les Rolling Stones, la plus grande salle de spectacle d’Europe est rapidement devenue un lieu incontournable pour les plus grands shows parisiens. Taylor Swift, Pink, Roger Waters, DJ Snake, Elton John, Mylène Farmer, Orelsan, Maroon 5 ou encore Imagine Dragons se sont relayés dans l’enceinte pour y donner d’énormes concerts.
Si la Paris La Défense Arena a dès le départ été conçue pour accueillir les rencontres du Top 14 et de la Champions Cup du Racing 92, son business model repose essentiellement sur les énormes shows musicaux, bien plus rémunérateurs que des matchs de rugby.
Avec sa jauge pouvant dépasser les 40 000 spectateurs, soit deux fois plus que l’Accor Arena, la Paris La Défense Arena a l’avantage, par rapport au Stade de France et ses 80 000 places, d’être couverte. De quoi héberger tout au long de l’année des événements à l’abris des intempéries et du froid.
C’est ainsi que l’enceinte du quartier d’affaires de l’Ouest parisien reçoit de plus en plus d’événements de toute taille. Ce mois de novembre sera d’ailleurs particulièrement chargé entre le Supercross, le show KCX 4 et les concerts de Linkin Park et Sum 41. Cela est devenu un casse-tête pour les équipes de l’arena qui doivent jongler entre les événements programmés un à deux ans à l’avance et les rencontres des Ciel & Blanc. Une programmation qui contraint parfois les joueurs du Racing 92 à délocaliser leurs matchs à Lens, au Havre et récemment à Créteil, en raison de l’indisponibilité de l’arena devenue le centre aquatique des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024.
Ces délocalisations lointaines, amenées à se répéter de plus en plus, Jacky Lorenzetti souhaite les éviter. Le propriétaire du Racing 92 et de la Paris La Défense Arena semble avoir trouvé la solution. L’homme d’affaires ambitionne de réinvestir le stade Yves-du-Manoir de Colombes, tout en l’agrandissant. En complément de la tribune centenaire de 6 000 places, le club prévoit d’en construire trois autres, afin de former un « stade fermé à l’anglaise » d’environ 14 000 sièges, le tout accompagné d’une bodega de 1 200 places et de loges. Un projet à plusieurs millions d’euros qui serait entièrement financé par Jacky Lorenzetti.
Remis sous les projecteurs à l’occasion des Jeux Olympiques avec les épreuves de hockey sur gazon, le stade historique Yves-du-Manoir, qui avait accueilli la cérémonie d’ouverture des Jeux de 1924 ainsi que les épreuves d’athlétisme, n’a désormais plus d’avenir immédiat. « On espère, avec le département, donner une nouvelle vie au stade Yves-du-Manoir », confie Jacky Lorenzetti. Un retour partiel du Racing 92 qui satisferait grandement le département qui ne sait plus trop quoi faire de cet équipement chargé d’histoire. Georges Siffredi, le président du département des Hauts-de-Seine confirme les discussions avec le club de rugby.
Mais pas question pour le Racing 92 de dire adieu à sa Paris La Défense Arena. Les Ciel & Blanc continueraient de jouer une bonne partie de leurs rencontres dans la plus grande salle de spectacle couverte d’Europe. Pour l’heure, Jacky Lorenzetti n’indique pas de chiffre sur le ratio entre les matchs à Paris La Défense et Yves-du-Manoir. « On ne sait pas », confie-t-il. Amoureux du ballon ovale, il nuance tout de même : « Le rugby est également prioritaire ». Cette seconde maison pour le Racing 92 qui pourrait cependant être partagée avec le Racing Club de France (le club de foot qui évolue en National 3) permettrait ainsi aux équipes de l’arena et du club d’avoir une véritable souplesse dans le calendrier. De son côté, la Fédération Française de Hockey évolue désormais sur le nouveau stade construit l’occasion des Jeux Olympiques dans le même complexe sportif départemental.
Alors que le département resterait propriétaire du parc sportif Yves-du-Manoir, un bail longue durée serait signé avec la société d’investissement de Jacky Lorenzetti. Mais pour l’instant, le projet coince. Une vieille maison en très mauvais état, jouxtant la tribune du stade, doit être démolie selon les plans de Jacky Lorenzetti. La mairie de Colombes s’y opposerait. « On avance à la vitesse de l’escargot qui recule », s’attriste Jacky Lorenzetti. Une réunion publique de présentation du projet se tiendra fin novembre. L’objectif pour le club est de retrouver son stade de Colombes pour la saison 2026/2027.
