C’est l’une des plus longues manifestations de La Défense. Cela faisait six semaines qu’ils occupaient le Parvis de La Défense. Arrivés le vendredi 4 novembre 2011 vers 17h , à plus de 400 Indignés, ils avaient posé leurs « cartons » au pied de la Grande Arche. Dès le premier soir les forces de l’ordre avaient confisqué une trentaine de tentes, ce qui avait contraint les Indignés à dormir sans réelle protection. Le camp, s’était au fil des semaines considérablement réduit passant ainsi de 200 Indignés la première nuit à moins de 30 pour la dernière. L’interdiction de l’usage des tentes mais aussi de la construction de cabanes et l’usage de différents matériaux comme des palettes, cartons, matelas,… avaient découragé bon nombre des Indignés mais avait aussi suscité des discordes et tensions au sein du camp. La présence de « perturbateurs », les conditions climatiques hivernales,…ont contribué à la démobilisation.
C’est dès 6h du matin, le vendredi 16 décembre 2011, que les forces de l’ordre ont procédé à l’évacuation du camp où dormaient onze indignés sous des bâches accrochées entre des barrières et le sol, mais également des vingt autres qui avaient élu domicile depuis quelques jours dans une sortie de secours des Quatre Temps située entre le Mc Donald’s et le Pizza del Arte.
La décision prise par le préfet des Hauts-de-Seine, Pierre-André Peyvel a été justifiée par la demande d’expulsion d’Unibail-Rodamco pour l’occupation illégale de la sortie de secours de son centre commercial des Quatre Temps, la rendant difficilement utilisable en cas d’accident, surtout en cette période de forte affluence liée aux fêtes de fin d’année. L’alerte orange émise par Météo-France pour la tempête « Joachim » -qui n’a fait aucun dégât à La Défense- a également été un élément déclencheur de cette décision.
Lors de l’évacuation du camp qui s’est faite dans le calme et sans incident, explique la préfecture, un jeune garçon de 16 ans en fugue a été pris en charge par la police, et une femme espagnole en pleine crise de nerfs à été conduite par les pompiers dans un milieu hospitalier explique la préfecture des Hauts-de-Seine. Les affaires personnelles confisquées lors de l’évacuation seront restituées à leur propriétaire au commissariat de La Défense assure-t-on à la préfecture.
Les Indignés ont été reconduits dans le RER A vers 8h par les forces de l’ordre et invités à quitter La Défense. Mais une vingtaine de personnes ont été interpellées plus tard dans la matinée, après une tentative d’occupation de la Maison de l’architecture de Nanterre qui a cette fois- ci échoué, puis ont été rapidement relâchés dans l’après-midi .
Defacto l’établissement en charge de la gestion de La Défense n’a pas tardé à effacer toutes traces de ces six semaines d’occupation en envoyant des équipes de nettoyage de sa société prestataire Gom propreté. Depuis tout est passé aux nettoyage : les dalles au karcher, les panneaux placardés d’affiches et de cartons enlevés, les barrières disparues,… plus rien ne laisse imaginer que des centaines de personnes se sont relayées pendant plus de 42 jours et autant de nuits.
Les forces de l’ordre présentes 24h sur 24 depuis le début de l’occupation des Indignés resteront en place, d’une part pour assurer la sécurité de La Défense en cette période de fêtes mais aussi pour éviter la réinstallation des Indignés qui promettent déjà de revenir dans les prochaines semaines sur le site de La Défense.