De la sécurité et de la fermeté. Nommé en novembre pour remplacer Laurent Hottiaux, Alexandre Brugère, le nouveau préfet des Hauts-de-Seine, a exposé vendredi dernier les grandes lignes de son plan d’action devant les élus départementaux. Ancien bras droit de Gérald Darmanin au ministère de l’Intérieur, son passage place Beauvau lui confère une ambition assumée de fermeté.
Devant l’assemblée, le nouveau préfet a promis une « guerre totale » contre le trafic de drogue, annonçant une « lutte sans relâche » pour démanteler systématiquement les points de deal grâce à des opérations « place nette ». Bien qu’il ait reconnu que le trafic migre de plus en plus vers internet, Alexandre Brugère a affirmé sa volonté de « frapper fort » les portefeuilles des consommateurs, qu’il considère comme « ceux qui font vivre les trafics ».
Autre priorité affichée : la lutte contre la délinquance, notamment celle liée aux étrangers en situation irrégulière. « Ma priorité est claire. Les étrangers auteurs de troubles à l’ordre public n’ont pas leur place dans les Hauts-de-Seine », a-t-il martelé. Il a ainsi promis des placements en centre de rétention pour les personnes en situation irrégulière en vue de leur expulsion, ainsi qu’un durcissement des titres de séjour pour les étrangers en situation régulière mais impliqués dans des délits.
Le préfet a affirmé avoir sollicité l’appui de la Direction Générale des Etrangers en France (DGEF) afin d’« améliorer l’efficacité dans un contexte de ressources limitées ». Une mission spéciale a ainsi été mise en place pour accélérer le traitement des demandes de titres de séjour. Les dossiers de naturalisation, souvent traités en plusieurs années, sont également concernés. « Ces délais sont bien trop longs, d’autant qu’il n’y a pas de plus belle démarche que celle de vouloir devenir Français », souligne-t-il.
Quelques années après la fusion très décriée du commissariat de Puteaux avec celui de La Défense, le préfet a assuré qu’il n’y aurait aucune nouvelle suppression, ni même fusion. La préfecture s’est également engagée à augmenter son soutien financier à l’investissement local pour l’extension de la vidéoprotection. En contrepartie, les images devront être transmises aux commissariats, une pratique déjà en place dans certaines communes.
Sans transition, Alexandre Brugère s’est également exprimé sur l’avenir de La Défense. Si l’État s’est considérablement désengagé de l’aménagement du quartier d’affaires ces dernières années, laissant cette compétence principalement au département des Hauts-de-Seine, le préfet a affirmé son intention de s’impliquer activement.
« La Défense est une pépite qui dispose d’atouts qu’il faut préserver », a-t-il déclaré, se positionnant comme un « préfet VRP » à la disposition des collectivités pour attirer de nouvelles entreprises. En pleine transformation, le plus grand quartier d’affaires d’Europe devrait bénéficier d’un regain d’intérêt de la part de l’État. « Le gouvernement souhaite travailler avec vous sur l’avenir de La Défense. Les cabinets du Président de la République et du Premier ministre me l’ont confirmé. Nous en calons actuellement les modalités », a-t-il conclu, estimant que la pérennité de La Défense passera par « une profonde transformation ».