La saga des tours Hermitage Plaza est loin d’être finie. Alors que les expulsions des derniers irréductibles vivant au Damier Anjou sont en passe de s’achever et que le promoteur Hermitage s’est réconcilié avec Paris La Défense après une longue brouille, le projet des deux tours géantes de 320 mètres de haut semble repartir. Mais cet énième rebondissement sera-t-il un nouveau faux départ ? Non semble croire le premier concerné, Emin Iskenderov, PDG du promoteur Hermitage qui porte ce projet depuis 2009, et même encore avant avec celui du concours Signal.
Dans une interview accordée à Paris Match, l’homme d’affaires russe a dévoilé un nouveau calendrier. Après avoir visé dans les prémices du projet l’année 2016, Emin Iskenderov a été contraint de faire glisser son planning à de multiples reprises face aux nombreuses difficultés et aux recours en cascades. Il y a peu encore le promoteur rêvait de couper le ruban de ses tours dessinées par l’architecte anglais Norman Foster à l’aube des Jeux Olympiques de Paris 2024. Désormais c’est pour l’an 2027 qu’Emin Iskenderov place ses espoirs.
Le ciel semble donc s’éclaircir pour ce mégaprojet chiffré à près de trois milliards d’euros. Mais il reste encore une question importante et pas des moindres à régler. Comment Hermitage compte le financer ? Longtemps discret sur ce sujet après avoir dû renoncer entre autres à des apports russes, Emin Iskenderov en dit en peu plus au magazine Paris Match. Le groupe qui s’est entouré de la banque française Natixis comme conseil financier, prévoit d’apporter 750 millions d’euros en fonds propres, 250 millions d’euros de fonds complémentaires, environ 1,1 milliard d’euros issus de la pré-commercialisation des appartements de luxe et un emprunt de 1,2 à 1,3 milliard d’euros.
Hermitage va devoir acquérir les bâtiments existants auprès de RATP Habitat
Avant de lancer son chantier pharaonique qui devrait être réalisé par Bouygues Construction –le groupe de BTP détient une part minoritaire dans le projet-, Hermitage devra acquérir les trois immeubles Infra, Anjou et Bretagne des Damiers auprès de RATP Habitat pour une cinquantaine de millions d’euros. La vente ne pourra en revanche pas se faire tant que les derniers résidents de l’Anjou encore sur place soient expulsés. Ce qui pourrait toutefois arriver dans le courant de l’année.
Sur l’aspect administratif, le promoteur affirme que Jacques Kossowski, le maire de Courbevoie, s’apprête à accorder les permis de démolir qu’il avait refusé de proroger l’an dernier. « Cet accord met fin au blocage avec des échéances à respecter et permet à tous de sortir la tête haute. Mon rôle était de m’assurer du relogement des locataires », a assuré Emin Iskenderov au magazine.
Les deux tours Hermitage et ses petits bâtiments placés à leurs pieds, offriront sur près 280 000 carrés en plus des logements de luxe -majoritaires-, des bureaux, un hôtel, une résidence étudiante et des commerces. Pour la partie hôtelière, pas plus d’infos d’Emin Iskenderov. En 2018 lors d’une conférence de presse en marge du Mipim, le salon de l’immobilier à Cannes, l’homme d’affaires avait affirmé être en discussions avec un grand groupe hôtelier. La commercialisation des bureaux sera elle menée plus tard.