Il ne devrait finalement pas y avoir de gare de la LNPN à La Défense. Le comité de pilotage (COPIL) de la ligne nouvelle Paris Normandie vient de rendre un avis défavorable lors de sa dernière réunion du 4 mai dernier pour l’option de la création d’une gare à La Défense, dans le quartier des Groues à Nanterre.
Le COPIL a pointé du doigt le coût élevé du projet de la réalisation d’une gare de la LNPN à La Défense qui est chiffré entre 1,5 et 2 milliards d’euros ainsi que celui lié aux mesures compensatoires à prendre en compte dès 2017. Les membres du COPIL ont constaté, par ailleurs, que les avantages procurés par cette gare seraient limités aux liaisons avec l’ouest francilien et ne concernerait qu’une partie « très minoritaire » des déplacements. De plus le gain de temps pour les voyageurs vers Rouen, Evreux ou Caen ou ne serait que d’une quinzaine de minutes. Le COPIL considère également que l’accès à La Défense depuis le Mantois et la Normandie pourrait être assuré dans de bonnes conditions, grâce notamment à la mise en service du prolongement d’Eole à partir de 2020.
Si Nicolas Mayer-Rossignol, l’ancien président PS du conseil régional de Haute-Normandie regrette cette décision parlant d’une « terrible occasion ratée de pouvoir relier la Normandie au premier quartier d’affaires européen » elle devrait satisfaire Patrick Jarry, le maire de Nanterre et président de l’Epadesa qui s’était inquiété en juillet 2015 du projet de cette gare expliquant qu’il hypothèquerait celui de l’aménagement urbain des Groues.
La décision finale d’une gare à La Défense sera cependant prise par le ministre des transports dans les prochains mois, explique la SNCF.
Réaffirmant le caractère prioritaire de la LNPN, les membres du COPIL ont confirmé que la gare de Paris Saint-Lazare « gare très bien connectée au réseau de transports franciliens » est appelée à demeurer le pôle majeur reliant la Normandie et l’Ile-de-France. Le COPIL a formulé comme demande à SNCF Réseau de les éclairer sur les conditions d’exploitation de ce site ferroviaire pour en améliorer la qualité de service, pour les trains de la future LNPN comme pour les trains franciliens.
Les études et la concertation sur la LNPN se poursuivent dans le but d’élaborer trois scénarios de projet (composés chacun d’une zone de passage dans chacune des trois sections prioritaires et associé à un scénario de dessertes) qui seront proposés au comité de pilotage prévu durant l’été 2016. Ceux-ci feront ensuite l’objet d’évaluations complémentaires au regard notamment des objectifs de performances, des conditions d’insertion et des coûts. Sur ces bases, une troisième vague de concertation est programmée à l’automne.
Au vu de l’ensemble de ces éléments, le maître d’ouvrage saisira le ministre chargé des Transports, en vue d’une décision sur les conditions de poursuite des études jusqu’à l’enquête publique.
Le projet de la LNPN pourrait viser alors une mise en service avant 2030.