Les projets de nouveaux gratte-ciels se font désormais rares dans le plus grand quartier d’affaires européen. Alors que la place devient rare, que le taux de vacance reste notable (même si il diminue progressivement) et que les normes environnementales deviennent de plus en plus contraignantes, DWS croit encore en La Défense. Le gestionnaire d’actifs allemand projette d’ériger une nouvelle tour dans le ciel de La Défense pour remplacer l’un de ses vieux immeubles, non loin du projet Odyssey, porté par Praemia REIM (ex-Primonial), qui devrait, selon nos informations, changer de main avant le tant attendu démarrage des travaux.
Situé à Courbevoie, en bordure du boulevard Patrick Devedjian (ex-boulevard circulaire) dans le quartier des Vosges, le projet doit succéder à l’immeuble Monge et ses 9 500 mètres carrés. Érigé au début des années 80 par le célèbre promoteur Christian Pellerin, cet immeuble d’une dizaine d’étages a abrité, dans les premières années de sa vie, le siège de C&A avant de subir une rénovation en 1996 et d’accueillir l’entreprise Moulinex, puis de multiples sociétés. Vidé de ses occupants depuis un bout de temps déjà, l’immeuble devrait donc être démoli pour laisser place à un imposant building. La station de recharge électrique TotalEnergies situé en son pied restera, elle, ouverte pour cohabiter avec la tour Monge.
Dessiné par le cabinet danois 3XN Architects (accompagné de SRA Architectes), le gratte-ciel Monge (le nom pourrait changer) propose une architecture qualifiée par ses concepteurs d’« intrigante et minimale ». Le bâtiment en structure béton se distingue par son allure moderne et fluide, caractérisée par des formes évasives et ondulantes. La base, d’environ 1 300 mètres carrés, s’élargit progressivement pour atteindre près de 1 400 mètres carrés au sommet, créant une silhouette dynamique grâce à des retraits successifs. Sa façade, alliant vitrage et zinc en un clin d’œil à la toiture parisienne, lui apportera une grande luminosité. Une fenêtre sur deux pourra s’ouvrir partiellement afin d’offrir une ventilation naturelle.
S’élevant sur 170 mètres, l’édifice comprendra quarante-cinq niveaux (depuis le boulevard Patrick Devedjian) afin d’offrir une surface globale d’un peu plus de 61 000 mètres carrés. À l’intérieur prendront place des bureaux, mais aussi une résidence étudiante et des restaurants.
Au socle, la tour Monge abritera un tiers-lieu avec notamment un espace de coworking ainsi que des commerces. Sur les six premiers niveaux, une résidence étudiante de 207 chambres (dont 100 conventionnées APL) pour 7 300 mètres carrés est programmée. S’enchaîneront près de 50 000 mètres carrés de bureaux sur une trentaine de niveaux -tous ouverts sur l’extérieur avec des loggias- entrecoupés à mi-hauteur, au vingt-deuxième niveau, d’une « faille » avec un espace de restauration et de bien-être.
Le building sera dominé par une couronne sous laquelle on retrouvera un restaurant et un skybar offrant une vue panoramique sur le quartier et le sud parisien, ainsi qu’un espace de réception avec un auditorium d’environ 150 places. Ces différents espaces totalisant près de 5 000 mètres carrés, directement accessibles par deux ascenseurs dédiés, ne seront pas réservés aux seuls usagers du bâtiment, mais devraient s’ouvrir à tous, une première à La Défense.
Côté mobilités, le projet ne prévoit pas la création de nouvelles places de parking pour voitures, ni même pour les deux-roues motorisés. Ces usagers devront se diriger vers le parking commun avec la tour Eqho ou vers des parcs de stationnement publics. Cependant, une place importante sera accordée aux vélos, avec un parking couvert et protégé de 310 emplacements.
Interrogé, DWS qui est accompagné par Orfeo (AMO) et par Hines (MOD) reste pour le moment très discret sur son projet, qui fait actuellement l’objet d’une demande de permis de construire et d’une enquête publique jusqu’au 9 avril. Si le gestionnaire d’actifs, filiale de la Deutsche Bank, refuse d’en dire plus notamment sur le calendrier et le montant du projet, la tour Monge pourrait percer la skyline de La Défense à l’horizon 2030.
