Participante historique du Mipim (Marché International des Professionnels de l’Immobilier) depuis sa création au tout début des années 90, La Défense pourrait bien ne plus réinvestir la Croisette de Cannes l’année prochaine. Installé depuis pas mal d’années déjà sous le chapiteau « Choose Paris Region » aux côtés d’autres territoires franciliens (Ville de Paris, Val d’Europe, Epamsa…), l’aménageur, qui occupe une bonne partie de l’espace -bien moins qu’auparavant- ne souhaite plus revenir « sous ce format » au Mipim, qui a réuni cette année plus de 20 000 participants des quatre coins du monde pour 229 exposants.
« On a décidé de revoir notre manière d’être présents au Mipim. Nous réfléchissons à une autre manière d’être en contact avec les investisseurs », confie le directeur de l’attractivité de Paris La Défense, Frank Boucher, qui avance des coûts trop importants. Pour les quatre jours de présence, l’établissement débourse environ 300 000 euros, une somme qui couvre la location de l’espace auprès de l’organisateur de l’événement RX France, le déplacement de son imposante maquette d’une vingtaine de mètres carrés, les frais de transport et d’hébergement de sa délégation comptant une douzaine de personnes ainsi que d’autres montants annexes.
Une partie de la somme est certes réglée par les partenaires privés de PLD porteurs de projets. Mais les projets se raréfiant dans le quartier, les ressources font de même. La note s’alourdit donc pour l’établissement. « C’est très intéressant d’être là. Mais il faut arrêter sous cette forme et à ce prix. C’est de l’argent public », appuie Pierre-Yves Guice, qui aimerait bien renégocier les tarifs avec RX France.
Paris La Défense ne serait pas le premier gros acteur à s’émanciper de la grand-messe de l’immobilier. Cette année déjà, les villes de Toulouse et Lyon ont renoncé à faire acte de présence notamment pour des raisons budgétaires. Interrogé, Nicolas Kozubek, le directeur du Mipim pour RX France, s’est refusé à commenter la volonté de Paris La Défense, se disant toutefois « ouvert à la discussion ».
Le plus grand quartier d’affaires d’Europe ne compte toutefois pas abandonner totalement le Mipim, comme il l’avait déjà fait en 2018 avec le Simi, l’autre grand salon de l’immobilier français. Pas question pour autant pour Paris La Défense de se poser sur un yacht (trop bling-bling) ou d’investir un appartement en front de mer. « Ça serait encore plus cher », estime le directeur de PLD. « Nous voulons réduire notre présence pour être plus efficaces », abonde Frank Boucher. La présence à Cannes pourrait alors passer par une simple délégation réduite et l’organisation d’éventuelles présentations ou conférences.
Une autre idée semble faire son chemin pour convaincre PLD de rester. L’aménageur aimerait se regrouper dans un « pavillon des champions » avec d’autres acteurs français, sous la bannière France. « Il faudrait y réunir, en plus des établissements d’aménagement, les grandes entreprises françaises pour démontrer la puissance de notre industrie immobilière », poursuit Frank Boucher.
Paris La Défense souhaiterait par ailleurs reprendre plus activement ses roadshows à travers le monde pour convaincre les grands investisseurs de s’intéresser aux tours de l’Ouest parisien.