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vendredi 22 novembre 2024
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Paris La Défense lâche 30 millions d’euros pour donner son nom à la U Arena

Ne m’appelez plus la U Arena, mais la « Paris La Défense Arena ». La nouvelle enceinte sportive inaugurée en octobre dernier, où évolue le Racing 92 change d’identité pour devenir la « Paris La Défense Arena », prenant ainsi le nom du nouvel établissement en charge de l’aménagement, la gestion et l’animation du quartier d’affaires de l’ouest parisien.

Les membres du conseil d’administration de Paris La Défense (PLD), le nouvel établissement public né de la fusion de Defacto et de l’Epadesa le 1er janvier dernier ont entériné ce jeudi cette décision prise avec Lililo, la structure en charge de la gestion de l’Arena de Jacky Lorenzetti, propriétaire du Racing 92.

Un changement de nom programmé dès juin qui sera normalement prêt juste à temps pour les prochains événements de l’Arena, à savoir les concerts de Roger Waters ou encore le Paris Summer Jam.

Un contrat à 30 millions d’euros sur 10 ans

Un contrat de naming plutôt juteux pour Jacky Lorenzetti. Pour avoir le droit d’apposer son nom sur l’enceinte multimodale, PLD va signer un gros chèque de 30 millions d’euros pour une durée de dix ans, soit 3 millions par an. A ce montant viendra s’ajouter une redevance variable corrélée aux performances de l’enceinte.

Alors qu’habituellement ce sont de grandes entreprises privées qui ont recours à ce type de procédé comme pour l’Orange Vélodrome de Marseille, l’AccorHotels Arena, l’Allianz Riviera de Nice ou encore le Groupama Stadium de Lyon, il s’agit avec cette décision d’une première en France pour un établissement public. Une nécessité explique- t-on à PLD afin de « développer et faire rayonner l’image du quartier » en France mais aussi à l’international.

« Le contexte international et en particulier le Brexit, a intensifié la concurrence entre les quartiers d’affaires pour attirer les entreprises. Au regard de sa mission de service public, de promotion et développement, Paris La Défense ne saurait regarder cette compétition les bras croisés », justifie Marie-Célie Guillaume, la directrice de PLD. Toutes les études montrent que la qualité de vie, l’offre de services et la mixité des quartiers d’affaires sont des critères déterminants dans le choix d’implantation des entreprises. Ce contrat de partenariat va nous permettre de faire savoir aux grands marchés internationaux que Paris La Défense est un véritable lieu de vie, de loisirs et de culture ».

Le département des Hauts-de-Seine, largement majoritaire au sein de Paris La Défense aura donc été très généreux avec Jacky Lorenzetti. Car rappelons le, c’est lui qui avait volé au secours de l’homme d’affaires en lui achetant en 2013 pour 200 millions d’euros les 30 000 mètres carrés de bureaux accolés à l’Arena pour y installer son nouveau siège.

Une décision de naming dénoncée

Reste que ce partenariat inédit en agace certains comme Christophe Grebert, l’élu d’opposition de Puteaux qui regrette que cet argent ne serve pas à entretenir les nombreux équipements du quartier parfois défaillants. Le maire de Nanterre, Patrick Jarry, membre du CA de PLD qui a voté contre, s’agace que le nom de sa ville ait été zappé. « Comment comprendre en effet que l’on donne le nom de Paris La Défense à un équipement qui n’est situé ni à Paris, ni à La Défense ? », s’interroge-t-il. L’édile dénonce aussi cette dépense pour une opération de communication au moment même où les collectivités locales attenantes à La Défense devront verser à PLD 28 millions d’euros sur dix ans pour financer son action. « Je demande au président de Paris La Défense (Patrick Devedjian, ndlr) de suspendre la signature du contrat de naming et je propose la mise en débat d’un nouveau nom », exige l’édile de Nanterre qui dit souhaiter que ce naming soit financé par des fonds privés avec une contribution des propriétaires des tours de La Défense. Avant de conclure : « Il serait pour le moins regrettable que le premier acte de Paris La Défense soit vécu comme un acte d’hostilité à l’égard de Nanterre, et d’utilisation contestée d’argent public. Il n’est pas trop tard pour revenir en arrière ».

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