Il faisait froid, ils n’étaient pas nombreux mais leurs motivations étaient brulantes. Après s’être déjà réunis en octobre dernier devant le siège de Total à La Défense, une centaine de raffineurs du site de Grandpuits (77) sont revenus dans le quartier d’affaires ce mardi pour s’opposer au projet du géant pétrolier qui prévoit de convertir d’ici à 2023-2024 cette raffinerie en une plateforme de production de biocarburants et de bioplastiques.
Mais ce n’est pas tant l’idée de la transformation qui fait bondir les salariés de cette raffinerie francilienne mais les conséquences qu’elle va engendrer. « Nous demandons la reconversion avec zéro suppression d’emploi », lâche Adrien Cornet, le délégué CGT de la raffinerie Total de Grandpuits, qui rappelle que le projet devrait entrainer 200 suppressions d’emploi dans le groupe et 500 chez ses sous-traitants.
Un projet inacceptable pour les raffineurs qui entendent faire renoncer Total à son plan pour « repeindre en vert » la plateforme au détriment de l’emploi, selon les mots d’Adrien Cornet. D’ailleurs certains soutiens des grévistes ont aspergé l’une des entrées du siège de Total de peinture verte « pour repeindre physiquement la tour Total en vert ». Si ce second rassemblement n’a pas réuni les foules malgré le soutien de divers mouvements comme le NPA, les salariés du site de Grandpuits promettent de revenir le 9 février prochain à La Défense pour mettre une pression sur la direction de Total, le jour du troisième et dernier Comité Social et Économique Central (CSEC) qui actera la décision de transformation.