La colère et l’incompréhension ne retombent pas. Après l’annonce surprise, en septembre dernier, de la fermeture de l’école élémentaire André Malraux, située en lisière de La Défense, plusieurs parents d’élèves et enseignants se sont rassemblés ce samedi matin devant la mairie de Courbevoie pour réaffirmer leur opposition.
Alors que l’établissement scolaire devait être reconstruit dans le cadre d’un vaste programme urbain baptisé « Seine-Europe », le maire de Courbevoie, Jacques Kossowski, a décidé de renoncer à ce projet, une décision qu’il justifie par une baisse du nombre d’élèves dans sa ville.
Une justification que les opposants à la fermeture rejettent en bloc. « Il n’y a aucune raison de fermer cette école de onze classes », s’est agacé Jean-Yves, enseignant dans une autre école de la ville et délégué CFDT, dénonçant un projet de répartition des élèves « insensé ».
Un avis partagé par le corps enseignant de l’école Malraux, ouverte au milieu des années 80. « C’est un crève-cœur. Cette école doit continuer à vivre pour le quartier », soupire Laurence, enseignante depuis trente-deux ans dans l’établissement.
Les parents d’élèves sont eux aussi vent debout contre cette décision, aussi soudaine qu’inattendue, survenue à la sortie de l’été. « Ça m’inquiète beaucoup. Si l’école est déplacée, ça va être compliqué pour moi », confie une mère d’un enfant de sept ans scolarisé dans l’école. « On se sent un peu délaissés et pas écoutés. On a l’impression de ne pas compter », s’agace-t-elle.
Un possible recours au tribunal administratif
Un mouvement de colère soutenu par l’opposante au maire, Aurélie Taquillain (Renaissance). « Cette fermeture n’est en rien justifiée. Avec cette fermeture, le maire fait une économie de 20 millions d’euros », affirme l’élue, balayant les arguments de la majorité municipale et dénonçant « des cadeaux faits aux promoteurs ».
« Il faut continuer à se mobiliser. C’est un choix politique. Le maire doit revenir sur sa décision, car de l’argent, il y en a. L’éducation ne doit pas être un centre de coût, mais un investissement pour l’avenir de nos enfants », a réagi pour sa part Abdelkrim Mesbahi, président de la FCPE.
La décision de mettre fin à cette école, âgée d’une quarantaine d’années, devrait être actée ce lundi soir, lors du conseil municipal de Courbevoie. Si les opposants à la fermeture semblent résignés, ils ne comptent pas pour autant lâcher le combat et envisagent notamment un recours au tribunal administratif.
Avec ce renoncement, c’est l’ensemble du projet de cité scolaire qui est remis en cause. Le département des Hauts-de-Seine prévoit désormais de rénover le collège des Renardières et de réduire la capacité de l’école européenne.