Leur colère est immense. Quelques dizaines de salariés français du groupe de voyage et de tourisme Tui (Nouvelle Frontière, Marama,…) qui projette de supprimer près de 600 emplois en France ont envahi ce vendredi en milieu de journée le hall de la Direccte des Hauts-de-Seine à Nanterre.
Emmenés par la CGT, les salariés étaient particulièrement remontés contre « la collusion » entre Direction des Entreprises, de la Concurrence, de la Consommation, du Travail, et de l’Emploi (Direccte) et le groupe Tui. En décembre dernier ce service de l’État avait homologué le Plan de Sauvegarde de l’Emploi de TUI France qui prévoit la suppression de 588 postes. Une moitié de ces suppressions d’emplois sont liées à la fermeture de soixante-cinq agences de voyages dont celle du Cnit à La Défense récemment fermée.
« Ce plan n’aurait pas dû être homologué par la Direccte. Compte tenu des conditions dans lesquels sont licenciés les salariés, c’est purement scandaleux. On demande le retrait du PSE qui n’a pas lieu d’être », s’indigne Lazare Razkallah, le secrétaire général du Comité social et économique (CGT) de TUI France.
Si une responsable de la Direccte a accepté d’ouvrir le dialogue avec les manifestants, les échanges ont été particulièrement virulents de la part des salariés de Tui très remontés contre une personne de ce service de l’État qui a suivi le dossier. Les discussions se sont rapidement stoppées au bout de quelques minutes.
La @CgtTuifrance rhabille la vitrine de la Direccte 92 pour dénoncer l’homologation à la chaîne des plans sociaux par l’administration française.
La Direccte est complice de la casse de nos emplois pic.twitter.com/GPGre31Xvo— CGT TUIFRANCE (@CgtTuifrance) January 29, 2021
La pilule de ce plan social est d’autant plus dure à passer pour ces salariés car le voyagiste a obtenu dernièrement un nouveau programme d’aide à hauteur de 1,8 milliard d’euros de la part de l’État allemand et d’investisseurs privés pour affronter la pandémie de Covid-19 auxquels s’ajoute une aide française de 50 millions d’euros sous forme de reports de charges, de paiements de loyers ou encore de factures.
Outre la présence d’une poignée de salariés d’autres entreprises comme Monoprix et La Poste, le député de La France Insoumise (LFI), Alexis Corbière est venu soutenir les Tui. « Je défends l’emploi, à l’Assemblée je n’arrête pas de protester contre le fait de donner de l’argent public à des entreprises qui suppriment des postes », a confié le député.
Désormais les salariés de Tui espèrent que la justice tranchera en leur faveur. Lazare Razkallah rappelle qu’une audience se tiendra le 2 mars prochain au tribunal administratif, pour étudier sur le fond, l’annulation de l’homologation de la Direccte ».
Soutien de @ericcoquerel à l’opération coup de poing de la @CgtTuifrance à la Direccte 92 pour dénoncer la complicité de l’administration française avec les entreprises qui licencient pic.twitter.com/Lq6M3sCNJt
— CGT TUIFRANCE (@CgtTuifrance) January 29, 2021