Des zones d’ombre levées sur la mort de Nahel. Un peu plus d’un mois après la reconstitution pour déterminer les circonstances de la mort de Nahel le 27 juin 2023 à Nanterre et une semaine après une nouvelle marche blanche, BFMTV a pu consulter les quelques 150 pages du rapport judiciaire.
Même si Nahel, 17 ans, a bien tenté de redémarrer la puissante Mercedes A45 AMG jaune, une boite automatique, la reconstitution a permis de déterminer que le policier Florian M., l’auteur du tir mortel « n’était pas en danger immédiat » avec son autre collègue de la brigade motocycliste. Pour justifier son tir, le fonctionnaire de police avait en effet affirmé qu’il se sentait en danger de mort.
D’après BFMTV, le rapport affirme que « le volant n’était pas tourné vers eux » et qu’« il n’y avait pas de risque d’écrasement » vers le mur, l’accélération étant « de faible intensité ». « La mise en mouvement du véhicule ne présentait pas de danger imminent pour les fonctionnaires de police », explique dans son rapport l’expert en accidentologie.
Toujours selon BFMTV, le rapport d’expertise pointe également que lors de cette course-poursuite matinale de 2 minutes et 40 secondes dans les rues de Nanterre, Nahel a eu « une conduite dangereuse » « au regard de la configuration des lieux ». Le bolide a roulé en moyenne à 69,5 km/h, en franchissant six fois la barre des 90 km/h et avec un pic à 116 km/h.
Selon les deux passagers du véhicule piloté par Nahel et des témoins de la scène, l’un des deux policiers aurait asséné des coups de cross au visage du jeune homme. Présent lors de la reconstitution, le médecin légiste a confirmé le rapport de l’autopsie qui avait constaté qu’il n’y avait aucune ecchymose sur le visage de Nahel ni aucune plaie sur son crâne.
Enfin, une zone d’ombre persiste toujours sur les propos de l’un des deux policiers. Dans une vidéo largement diffusée sur les réseaux sociaux quelques minutes après le drame, on entend des mots ambigus. Certains pensent entendre « shoot le » tandis que les deux policiers se défendent en disant qu’il s’agissait de « coupe le », en parlant du moteur. L’IRCGN, qui a mené des expertises sonores, n’a pas pu déterminer ce qui a précisément été dit ce jour-là.