Il passera une grande partie du reste de sa vie non pas en prison mais à l’hôpital. Ali R., l’assassin de John Dowling, son ancien professeur du Pôle Universitaire Léonard de Vinci ne sera pas jugé. La chambre de l’instruction de la cour d’appel de Versailles a estimé ce mardi que l’homme était pénalement irresponsable de son acte, relate Le Parisien.
Dans la matinée du 5 décembre 2018, Ali R., ancien élève du pôle universitaire avait poignardé mortellement à plusieurs reprises au visage John Dowling, à l’issue d’une discussion calme. Au total il lui infligera vingt-sept coups de couteau, dont trois mortels.
Pour justifier son acte ce pakistanais de 40 ans avait affirmé vouloir venger le prophète dont sa victime aurait montré des caricatures lors d’un cours mais aussi tenu des propos anti-musulmans. Sauf que ces épisodes ne se sont jamais produits d’après les témoignages de plusieurs élèves.
Depuis son éviction du Pôle Universitaire, Ali R. nourrissait une rancœur particulière et plus particulièrement envers John Dowling. Régulièrement il venait trainer aux abords du campus, jusqu’à cette journée tragique de décembre où il est passé à l’acte.
Bien qu’Ali R. a toujours évoqué lors de ses auditions cette version des caricatures, la thèse terrorisme a rapidement été écartée. D’après des experts, l’homme souffre en réalité de troubles psychiques et notamment d’« une psychose paranoïaque ». Voilà pourquoi la chambre de l’instruction a ordonné son « hospitalisation complète, sous contrainte », précise Le Parisien.
Face aux magistrats, le 30 mars dernier, l’homme avait dit vouloir rentrer dans son pays, pour y être soigné auprès de sa famille. Une demande rejetée. Comme l’explique Le Parisien Ali R. va retourner à l’unité pour malades difficiles, où il séjournait déjà dans le cadre de sa détention provisoire.
Me Ribault, l’avocat des proches de John Dowling ne conteste pas la décision mais il dit au Parisien regretter que « justice ne soit pas rendue à John Dowling » et que ce professeur d’anglais originaire d’Irlande était un « homme de paix » et qu’il « n’a jamais prononcé ces mots ».