L’affaire des lingots revient sur le devant de la scène. Cinq personnes ont récemment été mises en examen dans l’enquête concernant les « 102 lingots d’or » de la maire de Puteaux, Joëlle Ceccaldi-Raynaud (LR). L’édile est soupçonnée d’avoir transmis d’importantes sommes d’argent non déclarées à sa fille, Émilie Franchi, a révélé l’AFP.
La principale intéressée qui conteste les faits a été mise en examen dans ce dossier en décembre 2020 pour blanchiment de fraude fiscale aggravée. Les nouvelles mises en examen, prononcées entre avril et août dernier, visent ses enfants, Vincent Franchi et Émilie Franchi, et son gendre Vincent Laviec. Didier Ben Sadoun, le gestionnaire de comptes au moment des faits, et Olivier Ben Sadoun, l’ex-directeur sportif à la mairie de Puteaux, sont également concernés. Comme la maire de Puteaux, ils sont tous mis en examen pour blanchiment de fraude fiscale, certains avec circonstances aggravantes comme la bande organisée.
Il est reproché à Joëlle Ceccaldi-Raynaud d’avoir transvasé sur un compte au Luxembourg des fonds non déclarés à sa fille, dont 102 lingots d’or, pour une valeur au moment des faits de deux millions d’euros et près de 865 000 euros en liquide. Selon la défense de la maire LR, ces lingots provenaient d’un héritage de sa grand-mère corse.
L’affaire avait été révélée en octobre 2015 par Mediapart. Tout était parti d’un signalement en 2008 de Charles Ceccaldi-Raynaud (décédé à l’été 2019), l’ancien maire de Puteaux, en guerre ouverte avec sa fille, Joëlle. Une enquête avait été ouverte en 2016, puis confiée à un juge d’instruction en 2019.
L’année dernière, Olivier Ben Sadoun, ex-directeur sportif à la mairie, avait expliqué au site d’investigation d’Edwy Plenel d’avoir transporté une partie du mago et assisté à de nombreux retraits d’argent et à leur rapatriement en France.
Pour Baptiste de Fresse de Monval, l’avocat, d’Émilie Franchi et de Vincent Laviec, sa cliente « est la victime » et son époux « le dindon de la farce », indique l’AFP. Pour lui sa fille était « très jeune » au moment des faits (une vingtaine d’années) et n’aurait fait qu’obéir à sa famille, tandis que son mari aurait « découvert cette affaire quand il a épousé Émilie Franchi ». Ses clients « ont tout fait pour régulariser » la situation, a affirmé l’avocat des époux à l’AFP.