L’affaire des tours Hermitage c’est un feuilleton sans fin ! Alors que le projet des tours jumelles hautes de deux fois 320 mètres semblait se diriger vers un abandon suite à la brouille entre le promoteur russe Hermitage et Paris La Défense, un nouveau rebondissement le remet sur le devant de la scène.
L’établissement public a annoncé ce mardi que son conseil d’administration a approuvé un protocole transactionnel avec la société Hermitage, intervenu sous l’égide d’un médiateur désigné par le Tribunal Judiciaire de Nanterre. « Cet accord donne une nouvelle dynamique au projet Hermitage Plaza », affirme Paris La Défense.
« Le protocole transactionnel a été élaboré dans le cadre d’une médiation engagée depuis l’automne dernier entre Paris La Défense et Hermitage SAS. Il permet de mettre fin aux désaccords contractuels qui avaient conduit à des actions contentieuses », affirme Paris La Défense dans un communiqué.
« Le protocole évite de s’engager dans une longue procédure judiciaire. Sous l’égide du médiateur désigné par le Tribunal Judiciaire, nous avons agi avec pragmatisme pour préserver les intérêts du quartier Saisons, immédiatement visible à l’entrée de La Défense depuis Paris, et de ses habitants pour lesquels les enjeux du projet Hermitage Plaza sont essentiels », indique Georges Siffredi, le président de Paris La Défense et du département des Hauts-de-Seine. « Avec ce protocole, la société Hermitage et Paris La Défense se donnent un cadre juridique et un calendrier précis pour parvenir, d’ici la fin de l’année 2021, à la signature d’une promesse de vente », a rajouté pour sa part Pierre-Yves Guice, directeur général de Paris La Défense.
Ce nouveau protocole qui rebat les cartes du projet en redéfinissant les obligations de Paris La Défense et du promoteur Hermitage, fixe par ailleurs un nouveau calendrier sur les conditions financières de son exécution concernant la vente des droits à construire. La première échéance est fixée au 31 décembre 2021, date à laquelle les promesses de vente devront être signées. Il fixe ensuite au plus tard au 31 décembre 2023 la date à laquelle les actes de vente devront avoir été conclus.
Le ciel semble donc s’éclaircir pour Emin Iskenderov, le PDG d’Hermitage qui porte depuis 2009 ce projet dessiné par l’architecte anglais Norman Foster. Pour ériger ces deux tours géantes qui doivent mélanger des logements de luxe, des bureaux, un hôtel, des commerces ainsi que des logements étudiants, le promoteur russe va devoir acquérir l’ensemble des Damiers Infra, Anjou et Bretagne, auprès de RATP Habitat. Résidence de 250 logements qui ne compte plus que deux locataires, faisant l’objet d’une procédure d’expulsion. Reste également pour Hermitage un autre sujet et pas des moindre à régler : celui du financement de cette opération chiffrée à près de trois milliards d’euros.
Contacté, Emin Iskenderov n’a pas répondu à nos sollicitations pour commenter ce nouvel accord.