Le département des Hauts-de-Seine veut rassembler tous ses agents au même endroit. Quatre ans après avoir quitté son siège historique pour s’installer dans les bureaux flambants neufs de la Paris La Défense Arena, le département envisage de plus en plus de plier bagage. Mais pas tout de suite.
Pour l’heure les effectifs du département sont disséminés sur une demi-dizaine d’adresses gravitant autour de La Défense. Le principal bâtiment est celui accolé à la Paris La Défense Arena. L’ancien président du département, Patrick Devedjian avait décidé en 2013 d’acquérir cet immeuble de 31 000 mètres carrés pour 167 millions d’euros. Cette décision « coup de pouce » avait permis à l’époque à Jacky Lorenzetti, le patron du Racing 92 de boucler le financement de son projet d’enceinte sportive, dont le modèle économique reposait en partie sur l’immeuble de bureaux. Un choix salué par la Chambre Régionale des Comptes (CRC) dans son dernier rapport sur les exercices de 2013 à 2020 du département. Selon la CRC cet achat a permis au département de réaliser « une économie significative » pour son budget de fonctionnement de l’ordre de 4,5 millions d’euros en 2020. Ce vaisseau amiral héberge environ 1 460 personnes pour 1 569 postes. Mais cela n’a pas suffi à loger tout le personnel en une unique adresse. « Je souhaite qu’à terme, nos services soient sur un même lieu », s’est exprimé Georges Siffredi, le président du département, le 8 avril dernier, lors de sa séance plénière.
Le département propriétaire des murs du Pôle universitaire Léonard de Vinci entend profiter du départ des écoles en 2025 pour y établir son futur quartier général. Non pas dans les quatre immeubles de la « fac Pasqua » inaugurée en 1995. Le département envisage de les détruire pour y ériger deux buildings d’ici à 2032. Le premier hébergerait l’ensemble des 2 300 agents ainsi que « les satellites » du département. Autrement dit le siège de l’établissement public Paris La Défense (actuellement implanté dans l’ensemble Cœur Défense), l’aménageur Citallios (installé près le gare de RER Nanterre-Préfecture) et l’office départemental Hauts-de-Seine Habitat (basé à Levallois). L’occasion également pour le 92 de retrouver un véritable hémicycle pour ses séances tenues depuis près de deux ans dans une salle polyvalente de la Paris La Défense Arena. Pour financer en partie ce vaste projet, le département compte vendre la seconde tour au privé. Elle pourrait y héberger bureaux et/ ou logements, selon le numéro un du 92.
Mais le département ne veut pas attendre dix ans pour réunir au maximum ses troupes. « J’ai décidé non pas de louer des bureaux mais d’acheter un immeuble pour regrouper des services. Il n’y aura plus que deux immeubles où nous auront l’ensemble de nos services », a indiqué aux élus Georges Siffredi. L’immeuble en question est SoWork, un bâtiment entièrement rénové de 11 500 mètres carrés situé à l’arrière du centre commercial Westfield Les 4 Temps à la frontière de Puteaux et Nanterre. Si tout va bien il y accueillera dans les prochains mois près de 1 200 agents.
Le département libèrera alors Le Salvador, un immeuble situé à Nanterre qui a abrité dans le passé les bureaux de Sagem. D’environ 7 000 mètres carrés le bâtiment datant du début des années 80 héberge à ce jour le Pôle aménagement et développement du territoire. « Ces locaux sont totalement vétustes. On ne peut pas laisser le personnel dans de telles conditions », estime Georges Siffredi. L’extension du département, ce bâtiment situé le long de l’avenue Fréderic et Irène Joliot Curie également à Nanterre et de sa préfecture, sera aussi délaissé par la collectivité.
Ce patrimoine foncier, le département compte en partie le conserver. Car si Georges Siffredi veut se débarrasser du Salvador pour financer partiellement l’acquisition de SoWork, il compte garder l’ancien hôtel du département inauguré en 1987 par Jacques Chirac, alors Premier ministre. Un temps promis à la vente pour 101 millions d’euros à l’investisseur Novaxia, la cession du bâtiment mitoyen de la préfecture des Hauts-de-Seine et du tribunal judiciaire de Nanterre avait finalement capoté. D’une part à cause d’un recours déposé par un tiers qui s’opposait à la délibération de la vente du bâtiment par le conseil départemental mais aussi et surtout suite à des difficultés financières de Novaxia chahuté par la crise sanitaire du Coronavirus.
Les plans du département ont depuis changé. « Plutôt que de vendre et d’avoir une recette ponctuelle en investissement, (l’idée) c’est d’aller vers des baux emphytéotiques qui nous rapporteraient des recettes annuelles de fonctionnement », a indiqué Georges Siffredi qui table désormais sur « un bail à construire » pour l’ancien hôtel département. Et à terme, quand l’ensemble des équipes seront installées dans la nouvelle tour du département, la collectivité territoriale compte mettre en location ses immeubles SoWork et Arena.