La plus ancienne des entreprises françaises aura bientôt le droit à sa tour ultra-moderne. Saint-Gobain née sous l’impulsion de Colbert en 1665 qui eut la Galerie des Glaces de Versailles comme commande de départ a posé ce mercredi 19 avril la première pierre de sa future tour qui abritera d’ici la mi-2019 son nouveau siège.
Conçue par l’architecte français Denis Valode et financée par son propriétaire, l’assureur italien Generali, la tour Saint-Gobain doit devenir la vitrine du groupe Saint-Gobain représentant tout son savoir-faire.
« Nous avons conçu cette tour comme une grande sculpture, un assemblage de trois parallélépipèdes, superposés et décalés dans l’espace » détaille son architecte. L’édifice sera composé d’un corps principal où tous les niveaux sont dédiés aux plateaux de travail, une partie basse qui abritera les services comme les locaux ouverts au public, notamment le hall d’entrée et un showroom de 300 mètres carrés présentant les solutions et les nouveaux concepts de Saint-Gobain, et la partie haute qui accueillera des salles de réunion, des lieux de rencontre et de réception. La base du building, occupé jusqu’alors par le défunt immeuble Iris sera entièrement réaménagée et la place de l’iris gagnera ainsi un millier de mètres carrés. En outre un local commercial de 380 mètres carrés viendra se greffer au socle du bâtiment.
Des jardins accessibles à chaque étage
Haut de 165 mètres, le gratte-ciel développera 49 600 mètres carrés de bureaux répartis 44 niveaux (dont 38 au-dessus de la dalle). « Il y aura un jardin extérieur à chaque étage et une vaste serre au pied et à la tête de la tour » poursuit Denis Valode. En tout ce seront 1 100 mètres carrés de balcons et terrasses qui seront accessibles pour les salariés du groupe qui jouiront de 600 mètres carrés d’espaces plantés.
La façade sera très géométrique avec des rhomboèdres, des polyèdres dont les faces seront des losanges ou des parallélogrammes au lieu de carrés ou rectangles habituels sur les autres bâtiments du quartier. Autre dispositif, le jeu graphique entre des bandes horizontales, trame des planchers en façade, et des obliques, parallèles aux faces supérieures et inférieures des rhomboèdres ont pour ambition de créer un rythme.
Plus de quatre-vingt matériaux issus du groupe constitueront cette tour. « Il seront la pierre angulaire de la nouvelle tour Saint-Gobain » se réjouit Pierre-André de Chalendar, le PDG de Saint-Gobain. « Cette nouvelle tour sera avec ses matériaux la vitrine de notre savoir-faire » poursuit-il en listant « Acti-Verre », une technologie intégrée dans les plaques et plafond décoratifs qui assainit l’air intérieur ; « Weber.floor 4630 », un mortier de sol fluide ; « SageGlass », un vitrage intelligent qui module la lumière et la chaleur entrant dans une pièce ou encore « Plafometal » un système de plafond métallique acoustique démontable qui assure le chauffage et le refroidissement par rayonnement.
2 500 salariés seront réunis dans la tour Saint-Gobain
Avec la tour Saint-Gobain, les développeurs visent une triple certification environnementale aux plus hauts niveaux : LEED (Leadership in Energy & Environmental Design), BREEAM (Building Research Establishment & Environmental Design) et NF HQE (Haute Qualité Environnementale) associée à la certification Effinergie+. En outre le bâtiment aura le référentiel « CARE 4 » du groupe Saint-Gobain.
Edifié par Bateg, une filiale de Vinci Construction le chantier s’appuiera sur le full BIM (Building Information Modeling). Ce principe permet de réunir aujourd’hui sur un même fichier numérique l’ensemble des données nécessaires à la définition technique de l’objet, à sa construction puis à son exploitation future et à son cycle de vie. Il permet de réaliser des projets complexes en limitant au maximum les incohérences entraînant les retards de livraison ou encore l’augmentation du coût de l’ouvrage.
En plus des 1 200 salariés du siège basé depuis 1981 juste en face du projet, de l’autre côté du boulevard circulaire dans l’immeuble des Miroirs, le groupe y regroupera la plupart des collaborateurs de ses filiales disséminées dans la région comme Placo, Isover et Point.P. En tout ce sont environ 2 500 collaborateurs du groupe qui seront concernés par cet emménagement dans deux ans.
Côté calendrier le bâtisseur prévoit une fin du gros œuvre en septembre 2018 tandis que le démarrage de la pose des façades débutera dès cette année en novembre.