S’il y a bien un cliché qui colle à la peau de La Défense, c’est son manque de verdure. Pourtant, le quartier d’affaires de l’Ouest parisien compte des milliers d’arbres, contrairement à certains quartiers de la capitale.
Un patrimoine végétal parfois menacé par des projets immobiliers, que Paris La Défense veut désormais protéger. L’établissement public a annoncé le lancement d’un « Plan arbres ». Paris La Défense affirme avoir recensé 3 847 arbres, dont 2 877 cultivés hors sol (autrement dit sur la dalle), et 125 essences différentes, dont 13 % de platanes implantés majoritairement sur l’esplanade. 40 % des arbres sont aujourd’hui considérés comme « adultes », précise Paris La Défense.
L’état phytosanitaire global se révèle plutôt satisfaisant, puisque 64 % des arbres sont en bonne santé contre 1 % d’arbres morts. Cependant, leur vitalité suscite des interrogations, car 42 % des spécimens présentent une vitalité jugée moyenne ou faible. Malgré cela, l’espérance de maintien des arbres demeure encourageante puisque 71 % devraient pouvoir être conservés au-delà de quinze ans, bien que ce chiffre reste soumis aux impacts du changement climatique et aux événements météorologiques extrêmes.
Pour préserver son patrimoine, Paris La Défense compte actionner deux leviers. Le premier reposera sur la création d’un barème de l’arbre, permettant de valoriser les arbres en définissant leur valeur financière et leur valeur d’aménité, c’est-à-dire ce qu’ils apportent en termes de biodiversité, d’ombrage…
Le second levier est la mise en place d’un cahier des charges techniques pour les porteurs de projets du territoire. Il vise à encadrer leurs interventions et à dresser la liste des bonnes pratiques pour maintenir des conditions de culture optimales des arbres durant les chantiers.
Le « Plan arbres » prévoit par ailleurs la mise en place d’un barème de valeur pour les arbres, suivant l’exemple de la ville de Courbevoie et du conseil départemental des Hauts-de-Seine. Ce barème, établi en fonction des caractéristiques et des aménités de chaque arbre (situation, taille, état sanitaire, valeur écologique…), attribuera à chaque arbre une valeur financière. Ce nouvel indicateur incitera à une protection accrue des arbres existants durant les chantiers.
Avec ce bilan permettant d’imaginer des actions « efficaces et ciblées », Paris La Défense souhaite créer, en premier lieu, un outil de gestion du patrimoine arboré afin que les projets urbains ou immobiliers les prennent en compte et que les investissements soient faits en conséquence. Un marché sera ainsi lancé cette année pour assurer un suivi, mettre à jour les données, réaliser des contrôles ou encore développer des indicateurs pour mesurer la santé des arbres.
Le « Plan arbres » prévoit également que l’établissement public ajuste ses choix de plantations pour renforcer la résilience des arbres face aux spécificités du territoire et aux évolutions climatiques. Afin de préserver la santé des arbres pour les cinquante prochaines années, Paris La Défense fera appel à des experts chargés d’étudier et de sélectionner les espèces les plus adaptées à cet environnement singulier. Leur mission consistera à analyser le développement des écosystèmes et à anticiper les impacts des futurs changements climatiques.
« La protection de notre patrimoine arboré et son renforcement sont des enjeux cruciaux en matière d’adaptation et de lutte contreles effets d’îlots de chaleur urbains. L’architecture sur dalle du quartier et l’environnement urbain singulier de La Défense rendent nécessaire la mise en place de ce plan d’actions inédit », explique Pierre-Yves Guice, le directeur général de Paris La Défense.
Concrètement, cette semaine vient de débuter la plantation de 86 nouveaux arbres : 53 à Courbevoie (dont 33 dans le quartier Coupole) et 33 à Puteaux (dont 16 aux Jardins de l’Arche) répartis en 36 essences différentes.
