Un licenciement comme cadeau de Noël ? Le groupe américain Symphony Technology Group (STG) qui envisage de supprimer 217 emplois sur les 383 existants de sa filiale française Onclusive pour les remplacer par de l’Intelligence Artificielle (IA) vient d’annoncer un report à décembre de son plan social controversé.
Dans un mail adressé aux salariés de l’entreprise de synthèse médiatique, Rob Stone, le président de STG dit qu’il « observe » et « accorde de l’importance à la qualité du dialogue social avec les représentants du personnel et reste attentif au bon déroulement de la procédure légale en cours ».
Si les Etats-Unis, pays où les licenciements se font en quelques secondes, ne sont pas habitués au dialogue social, Rob Stone qui parle d’un projet « difficile » affirme qu’il est « essentiel » que « les discussions avec les partenaires sociaux s’effectuent dans un cadre transparent, apaisé et constructif ».
« Cette décision est la conséquence de l’impréparation de la direction et de la débandade avec laquelle le PSE a été lancé. La DRIEETS l’a souligné dans un courrier du 13 octobre, avec pas moins de 17 pages de commentaires et de recommandations. Les élus avaient préalablement remonté à la direction du travail les faiblesses du projet de PSE, comme la violence de ce plan social et les conditions anormales des négociations », indique le syndicat Solidaires.
« Rob Stone choisit de faire un nettoyage propre et ciblé parce que ses clients français ne veulent pas de veille de l’information produite pour un self-service d’articles, écrits par de l’intelligence artificielle et servis par des chatbots », poursuit le communiqué de Solidaires.
« Il temporise pour repartir sur des bases nouvelles espérant faire oublier ce mauvais film où son chien Dakota incarne l’exemple réussi de la cognition sociale avec ses congénères qu’il compte bien appliquer aux salariés résistants du groupe », ironise Solidaires.
Mais pour les instances syndicales, ce report ne change rien puisque ce « PSE N°2 » concernera « autant de salariés ». Pour Solidaires « cette parenthèse donne certes un sursis de trois mois aux salariés », mais « il n’enterre pas pour autant le projet économique » qualifié de « dévastateur » qui cache en plus de l’IA une volonté de délocalisation à Madagascar.