On est bien loin du post choc pétrolier où dans les années 60, les nouvelles tours de La Défense scintillaient de mille feux. Depuis le lundi 1er juillet 2013 et l’application d’un décret du ministère de l’Ecologie relatif aux éclairages des bâtiments à usage de bureaux et publics ainsi que des monuments, le quartier de La Défense est plongée dans le noir pendant la nuit.
Si cette mesure semble bien vue du public, certains propriétaires de tours ne la voient pas d’un très bon œil comme Jean-Marc Besson, le PDG de Beacon Capital Partners France le propriétaire de la tour First. La plus haute tour de France donne depuis la fin de l’année 2012 toute les nuits la météo du lendemain par un système d’éclairage LED. Un éclairage mis en place par le propriétaire de la tour pour dynamiser la coiffe de cette tour qui est l’une des plus visibles depuis l’avenue Charles-de-Gaulle. « Cet éclairage ne consomme que 8,75 kw/h soit trois fers à repasser » souligne Jean-Marc Besson qui s’attriste de se voir obliger de stopper cette animation entre 1h et 7h du matin. Seule chance pour ce propriétaire comme d’autres du quartier : faire une demande de dérogation. En effet étant classée en zone touristique La Défense peut recevoir des dérogations, mais seulement jusqu’à 3h du matin.
L’éclairage de la Grande Arche s’éteint désormais à minuit contre 1h du matin auparavant.
Pour André Fessy, un habitant proche de La Défense, les tours éclairées, c’est un peu « la marque de fabrique » permettant de lui donner un peu plus de la vie la nuit. Pour Arnaud un salarié de la Société-Générale, même s’ il estime trouver La Défense belle éclairée la nuit de loin, « cette mesure écologique est une bonne chose ».
Pour le premier soir, le décret était relativement bien appliqué. Car il faut le dire les propriétaires et gérants de bâtiment n’ont pas attendu le gouvernement pour éteindre les lumières. Depuis de nombreuses années divers systèmes ont été mis en place comme l’extinction à une certaine heure, ou encore les détecteurs de présence. Parmi les bons élèves de ce premier soir : La tour Exaltis, la tour Voltaire ou encore les bâtiments Allianz quasi-éteints. Les moins bons : la tour PB 5 (ex Scor) ou encore la tour Franklin. Au ministère de l’Environnement, à l’origine de ce décret, la mesure n’est pas appliquée totalement à la lettre… Vers 1h du matin quelques dizaines de bureaux étaient encore éclairés sur les deux bâtiments occupés par le ministère à savoir la paroi sud de la Grande Arche et les tours Pascal.
Si il y a peu de chance que le ministère reçoive une amende pour l’oubli par ses occupants de la réglementation, les entreprises et commerces qui n’appliqueront pas la règle s’exposeront à une amende de 750 €, les contrôles revenant aux maires et aux préfets.