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jeudi 25 avril 2024
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Coronavirus : Paris La Défense dit adieu à son président Patrick Devedjian

Le président des Hauts-de-Seine et de Paris La Défense est mort dans la nuit de samedi à dimanche des suites du Coronavirus.

Il était la figure des Hauts-de-Seine mais aussi de La Défense. Patrick Devedjian qui présidait Paris La Défense, l’établissement d’aménagement et de gestion du quartier d’affaires depuis sa création en janvier 2018 s’est éteint à l’âge de 75 ans dans la nuit du samedi 28 au dimanche 29 mars des suites du Coronavirus (Covid-19).

Si Patrick Devedjian était avant tout connu pour ses différents postes de ministre dans les années 2000 sous Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy mais aussi et surtout pour sa présidence du département des Hauts-de-Seine, il aura été durant ces deux dernières décennies un acteur important de La Défense.

Un quartier d’affaires dont il prendra les rênes en septembre 2007 en devenant président de l’EPAD, l’aménageur de La Défense, succédant à Nicolas Sarkozy parti pour ses ambitions de présider l’État. A la rentrée 2009, Patrick Devedjian atteint par la limite d’âge de l’établissement est contraint malgré lui de quitter la présidence de l’EPAD. De là éclatera la polémique « Jean Sarkozy », le fils cadet du chef de l’État qui ambitionnait de briguer la présidence de l’EPAD à sa place.

Président de l’EPAD à Paris La Défense

Mais son éviction de l’EPAD n’arrêtera pas ses ambitions pour La Défense. Il restera cependant toujours présent en partie à la tête du plus grand quartier d’affaires de l’Ouest parisien en gardant la présidence de l’EPGD (devenu Defacto en 2010), le nouvel établissement local créé en janvier 2010 pour gérer La Défense, issu de la scission de l’EPAD. C’est lui-même qui prendra la présidence de Paris La Défense en janvier 2018, nouvel établissement né de la fusion entre l’EPADESA (ex EPAD) et de Defacto.

Sur son site internet Paris La Défense lui rend un vibrant hommage. « La vie de Patrick Devedjian est étroitement liée à l’histoire de La Défense », écrit l’établissement qui revient sur sa vie.

« Fervent partisan de la décentralisation, il milite pour une gouvernance simplifiée de La Défense à la main des collectivités locales concernées. C’est grâce à son travail qu’en janvier 2018 est créé Paris La Défense : Établissement public industriel et commercial (Epic) compétent à la fois en matière d’aménagement, de gestion et de promotion du territoire. La Défense retrouve ainsi les moyens de maintenir son rang de premier quartier d’affaires européen », explique Paris La Défense.

« Toujours soucieux de préserver et d’accroître l’attractivité du quartier d’affaires de La Défense, Patrick Devedjian lui aura donné un nouveau souffle », poursuit Paris La Défense qui détaille une partie des grands projets qu’il a lancé pour moderniser le quartier d’affaires.

« Il comprend également que la mission de gestion du quartier d’affaires ne peut se résumer à une simple gestion technique, même de qualité. Sur les questions de sécurité et de sûreté, il fait le choix de ne pas limiter l’établissement public à accomplir ses seules missions réglementaires mais à assumer un niveau de service plus large et plus qualitatif, grâce au recrutement d’équipes plus nombreuses et formées, et à des investissements très significatifs dans les moyens matériels mis à disposition », affirme Paris La Défense.

Mais l’établissement revient également sur sa rigueur budgétaire. « Cette politique ambitieuse s’est aussi faite avec le souci permanent de la bonne gestion des deniers publics. Sa préoccupation constante était de développer les ressources propres, de Defacto puis de Paris La Défense, afin de les rendre moins dépendants des subventions des collectivités locales. Cette optimisation des ressources n’était pour lui qu’une première étape ; il voyait plus loin et appelait de ses vœux un changement profond de modèle économique de l’établissement public et du territoire, changement qui commence à être mis en œuvre », écrit l’établissement.

« Je croyais pourtant qu’il était invincible »

La directrice de Paris La Défense, très proche de Patrick Devedjian, a, elle, fait part de son « immense tristesse » en apprenant la nouvelle ce dimanche matin. « J’ai eu, pendant dix-huit ans, l’honneur et le privilège de travailler auprès de lui. Il était un homme politique rare. Libre et visionnaire. Cultivé et provocateur. Pudique et secret, souffle Marie-Célie Guillaume. Il portait en lui la blessure insurmontable du génocide Arménien. Il y puisait son incroyable énergie d’avancer, sa volonté de bâtir, et sa résistance à l’adversité. Il disait souvent que la vie est un combat. Ce combat il l’a mené jusqu’au bout, debout, longtemps seul, sans concession ni compromission. Il était passionnément attaché et dévoué à son département des Hauts de Seine, dont il aimait vanter le métissage, la créativité, les contrastes, et qu’il a profondément et visiblement transformé ».

Pour la directrice de l’établissement qui s’était attelée avec Patrick Devedjian ces dernières années à attirer les entreprises obligées de quitter le Royaume-Unis suite au Brexit, le développement de La Défense « aura été l’une de ses dernières obsessions ». « Il y mettait toute son intelligence, son exigence et une vision stratégique très claire. Poussant sans relâche l’ensemble des collaborateurs de l’établissement public à renouveler nos idées, nos pratiques, à oser prendre de nouveaux chemins pour renforcer l’attractivité du territoire, développer nos ressources et assurer la pérennité de notre modèle de développement », écrit-elle dans son hommage.

Alors que jeudi dernier dans un tweet où il révélait être atteint du Coronavirus il disait « remonter la pente », son décès a été un choc pour bon nombre. « Son départ si soudain est une immense perte. Je croyais pourtant qu’il était invincible », s’attriste Marie-Célie Guillaume.

« Les collaborateurs de Paris La Défense s’associent à moi pour présenter leurs plus sincères condoléances à Sophie, son épouse, à ses quatre fils et à ses petits-enfants. Fidèles à son esprit et à l’ambition qu’il portait pour Paris La Défense, nous poursuivrons cette œuvre qui lui tenait tant à cœur », conclue Marie-Célie Guillaume.

Première vice-présidente de Paris La Défense, Joëlle Ceccaldi-Raynaud (Les Républicains) devient la présidente par intérim de l’établissement. Une fois la pandémie et le confinement passés le conseil d’administration de Paris La Défense qui réunit en plus de Joëlle Ceccaldi-Raynaud, les maires de Courbevoie Jacques Kossowski et de Nanterre Patrick Jarry devra élire le nouveau ou la nouvelle président(e).

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