Le département le plus riche de France ne l’est plus vraiment. Alors qu’en 2019 les Hauts-de-Seine se targuaient d’avoir près de 664 millions d’euros dans leurs réserves, six ans plus tard, le magot a fondu comme neige au soleil pour s’établir désormais à 95,5 millions d’euros.
Pour Georges Siffredi, le président du département, le coupable, c’est Bercy. « Plutôt que de se réformer, l’État a choisi de faire peser sur les autres le poids du redressement des finances publiques », s’est agacé l’élu vendredi dernier, lors de la séance publique consacrée au vote du budget primitif. « Nous sommes en effet appelés à supporter 40 % de l’effort de 2,2 milliards d’euros demandé aux collectivités locales », a-t-il ajouté.
« Je l’ai répété à maintes reprises : depuis 2022, en trois exercices, nous avons perdu 300 millions d’euros de recettes de DMTO, tandis que nos dépenses en matière de solidarités, elles, bondissaient de plus de 100 millions d’euros. Rien n’est fait pour enrayer cette spirale infernale, en garantissant le financement des solidarités par des recettes adaptées à cette tendance, dont nous savons qu’elle est structurellement à la hausse », a affirmé Georges Siffredi.
Pour éviter de passer de riche à pauvre, le 92 va donc réaliser des économies à hauteur de 33 millions d’euros, en taillant notamment dans la culture et le sport. Concrètement, cela se traduit par la suspension du festival Chorus cette année -permettant une économie de 2 millions d’euros-, le recentrage du dispositif Pass+ sur les seuls collégiens, la suppression de dispositifs doublonnant avec ceux de la Région ou de l’État, des mesures d’économie d’énergie rendues possibles par la performance des bâtiments, ou encore la suspension de l’indexation sur l’inflation des subventions de fonctionnement versées aux communes.
Ces efforts pourraient ne pas suffire à combler l’augmentation des dépenses de fonctionnement, notamment celles liées aux solidarités (RSA, APA, PCH). Le département des Hauts-de-Seine devra en effet compenser un reste à charge de l’État estimé à 200 millions d’euros.
Le budget dédié aux solidarités reste considérable. En 2025, 243 millions d’euros seront consacrés à la protection de l’enfance, 229 millions pour les personnes en situation de handicap, 167 millions pour les personnes âgées, et 203 millions pour les bénéficiaires du RSA.
Par ailleurs, la gestion de la centaine de collèges publics répartis dans tout le département représente un coût annuel de 84 millions d’euros. Une dépense que le département continue d’assumer pleinement, affirmant que « la réussite des collégiens reste une priorité » de son action.
Malgré cette crise budgétaire, le département ne renonce pas à investir. Un plan de 550 millions d’euros est prévu, avec plusieurs grands projets d’aménagement urbain, de rénovation de collèges et d’équipements sportifs.