La quiétude du quartier d’affaires a été légèrement perturbée ce week-end. Il était précisément 8h17 ce samedi matin quand a surgi des tours de La Défense un hélicoptère venu spécialement mener une opération d’héliportage. Pendant près de 2h30, un Écureuil B3+ a enchainé les rotations dans le ciel de La Défense pour acheminer au sommet de l’immeuble des Collines de l’Arche quelques « gros colis ».
En rénovation depuis plusieurs mois déjà, une bonne partie de cet immeuble édifié 1990 au pied de la Grande Arche doit accueillir prochainement (l’ouverture était initialement prévue en juin) WeWork, le spécialiste américain du coworking. A l’approche de la fin des travaux, Dumez, l’entreprise générale qui mène cette réhabilitation et son sous-traitant Derichebourg Energie, devaient remplacer plusieurs équipements de climatisation et des centrales traitement d’air (CTA). « Nous n’avions pas la possibilité de faire un grutage, donc on a privilégié l’héliportage », confie Solayman Messara, directeur travaux à Dumez. Et comme toujours c’est le spécialiste en la matière, le Groupe Saf qui a été appelé.
« C’est une intervention qui arrive en fin de chantier. Ça n’a pas été simple, ça prend du temps d’organiser ce genre d’intervention », explique Guillaume Schweitzer, responsable affaire chez Derichebourg Énergie. Car pour ne rien arranger cet héliportage était programmé à l’origine en avril dernier, mais le confinement a impacté le calendrier de l’opération.
Son Écureuil B3+ a ainsi hissé deux CTA. Trop lourds pour l’engin (qui supporte une charge maximale d’1,4 tonne), ces CTA ont ainsi été divisés en quatre parties. Deux vieux groupes froids ont également été retirés afin d’être remplacés par deux équipements plus modernes. Chacun des éléments pesaient entre 800 kilos et une tonne. Le levage des blocs s’est fait grâce à une élingue de trente mètres accrochée à l’aéronef et dix mètres d’araignée (plusieurs sangles accrochées ensemble entre-elles à chaque coin des blocs).
Si la mission s’est parfaitement bien passée pour le Groupe Saf, la météo n’était en revanche pas de la partie malgré que les averses de la nuit se soient évacuées une heure avant. « C’était impeccable. L’opération était bien préparée mais les conditions météo n’étaient pas parfaites ; il y avait quelques rafales de vent », note Xavier Decroux, responsable commercial héliportage chez SAF Groupe. Conséquence : il a fallu alléger certaines charges en retirant les portes.
Aux manettes de l’Écureuil B3+ c’était le pilote chevronné, Sébastien Diernaz. Un héliportage devant être réalisé avec précision dans cet environnement très dense. Pour l’aider et afin d’alléger le poids de la machine les deux co-pilotes étaient au sol. « Je reste en communication avec l’équipe par radio », précise le pilote du Groupe Saf.
Toujours spectaculaires, mais pas vraiment exceptionnels pour le quartier d’affaires, les héliportages sont donc souvent la seule option pour les levages de charges importantes au sommet des gratte-ciels. Le prochain héliportage n’est d’ailleurs pas dans bien longtemps. Dans trois semaines, l’Écureuil B3+ reviendra à La Défense pour une mission similaire. Mais cette fois-ci l’engin interviendra sur un autre immeuble situé de l’autre côté de l’Arche. Et à la fin de l’année c’est un Super Puma capable de soulever jusqu’à 4,5 tonnes qui interviendra dans le quartier d’affaires pour hisser des équipements au sommet de la tour Total Coupole.