Chaque jour c’est un balai de camions qui rentrent et sortent du chantier de l’Arboretum à Nanterre, dans l’OIN (Opération d’Intérêt National) de La Défense. Il y a quelques toupies à béton bien-sûr, mais aussi et surtout beaucoup de camions de livraison de bois. Car oui, la grande particularité de cet énorme campus de 126 000 mètres carrés localisé sur le site des anciennes Papeterie de la Seine sera sa structure, pour les deux tiers en bois.
Le campus sera composé de cinq bâtiments de bureaux de cinq à sept étages et développant une surface allant de 16 000 à 23 000 mètres carrés. Chacun prendra le nom d’un arbre : Amandier, Biloba, Cèdre, Douglas et Epicéa. Le bâtiment d’entrée, Cèdre, accueille quatre restaurants, un café boulanger, une boutique du quotidien et le comptoir d’accueil. Les deux anciens bâtiments industriels n’ayant pas été détruits vont être réhabilités afin d’abriter « la Fabrique de la Connaissance », où l’on retrouvera un restaurant ainsi qu’un centre regroupant des salles de réunions et de conférences. « L’Atelier des Sports » accueillera un club sportif ainsi que deux restaurants.
Lancés à l’automne 2020, les travaux progressent à bonne allure. « Nous avons lancé la totalité des travaux. Nous sommes actuellement à mi-parcours, la pose des façades et des équipements techniques a démarré sur les deux premiers bâtiments, le gros œuvre avance vite sur les trois suivants, indique Alexandre Aquien, le directeur général d’Icawood, investisseur principal d’Arboretum. Nous prévoyons d’achever la totalité des bâtiments fin décembre 2022, hors aménagements intérieurs. Au total près de 30 500 mètres cubes de bois massif CLT et lamellé-collé, issus de forêts gérées durablement, sont mis en œuvre ».
Pour mener ce chantier les entreprises GCC et Mathis sont à la manoeuvre. « C’est un chantier d’assemblage de différents éléments usinés en amont avec une très haute précision, selon les plans établis par la maitrise d’œuvre : les poteaux et les poutres en lamellé-collé sont produits en Alsace, les planchers en bois massif CLT dans les Alpes en Autriche, les façades en mur ossature bois près d’Angers », précise Alexandre Aquien indiquant que ce procédé constructif « très précis, avec des tolérances de l’ordre du millimètre », permet d’obtenir « une très haute qualité de construction synonyme de confort et durabilité dans le temps ».
Si les équipes de chantier ne manquent pas de place, la logistique n’est pas pour autant si facile. « Il s’agit de gérer un flux d’éléments de grandes dimensions en ‘juste à temps’. Les différents éléments nécessaires à la construction sont livrés par ordre de pose sur le chantier », rajoute Alexandre Aquien.
Prévu pour être livré au début de l’année 2023, les développeurs du projet misent avant tout sur le cadre d’Arboretum, entouré de plus de 25 hectares d’espaces verts pour séduire des locataires. Mais aussi des services… « L’offre de services qui sera proposée est inédite pour un complexe de bureaux. Le projet comprend sept restaurants, un club de sport de 1700 mètres carrés, un gigantesque centre de conférence et de réunions, un potager, un verger…au sein de neuf hectares de parc privé, directement connectés au fleuve. La presque totalité des plateaux de bureaux s’ouvre sur de vastes terrasses qui changent le rapport au monde extérieur. La performance environnementale du campus grâce à l’utilisation du bois massif pour la structure et de la géothermie utilisée pour chauffer et refroidir les bâtiments est également un atout déterminant pour les futurs entreprises locataires », met en avant Alexandre Aquien précisant que le campus n’est qu’à quelques centaines de mètres de la gare de Nanterre-Université (RER A et ligne L du Transilien).
Mais tous ces atouts seront-ils suffisants pour attirer des occupants ? Oui veut le croire Guillaume Poitrinal, le président et co-fondateur de WO2, promoteur du projet au côté de BNP Paribas Real Estate. « Dans l’ère post-covid qui s’annonce, les grands utilisateurs vont privilégier des bâtiments exemplaires sur le plan de l’empreinte carbone, de la relation avec la nature et de la qualité de vie au travail. GRDF a ouvert la voie en nous choisissant en début d’année pour installer à Saint-Denis son futur siège social dans un immeuble en bois que nous développons sur un modèle proche de celui d’Arboretum ».
Pour remplir les cinq bâtiments, c’est les brokers BNP Paribas Real Estate, JLL et Colliers qui ont été choisis.