C’est un spectacle qui passionne les passants. Débutée au printemps 2020, la destruction de l’immeuble Michelet touche bientôt à sa fin. Une fois totalement disparu, le bâtiment construit dans les années 80 dans le quartier Michelet qui a abrité dans le passé les bureaux de Groupama sera remplacé par The Link, le nouveau siège de Total, dont l’assureur porte le projet.
« Après une préparation de trois semaines, les équipes de Neom, filiale de Vinci Construction France, ont démarré le curage des structures existantes en juin 2020 et ont poursuivi avec le désamiantage et la dépose des façades. Ces travaux ont été réalisés dans chaque bâtiment existant par niveau ou par groupe de niveaux », explique Gregory Nakache, le responsable de travaux principal chez Bateg, la filiale du groupe Vinci chargée de mener le chantier.
Les équipes de Cardem, filiale d’Eurovia, elle-même filiale de Vinci ont ensuite pris le relais pour la démolition des structures existantes en décembre 2020. Réalisée par phase, la destruction de ce bâtiment de 35 000 mètres carrés pour une douzaine d’étages, va s’achever à la fin de la semaine. La démolition où s’active actuellement une cinquantaine de personnes ne sera cependant pas totalement terminée puisque jusqu’à la fin mai, les équipes du chantier procéderont à l’extermination des fondations actuelles du Michelet.
Ce chantier impressionnant et très visible de tous qui suscite l’intérêt des passants est mené par sept pelles mécaniques de tailles diverses, qui permettent de « grignoter » avec des pinces hydraulique les structures existantes afin de les broyer. Ces broyeuses sont équipées de brumisateurs intégrés permettant de réduire l’émission de poussières à la source. En complément, jusqu’à trois canons de brumisation sont installés dans la zone de démolition afin de rabattre les poussières générées vers le sol et ainsi éviter qu’elles ne se propagent dans l’atmosphère.
Par ailleurs, afin de protéger les avoisinants, une grue a été installée permettant d’étendre une bâche de protection de six mètres de large sur vingt mètres de hauteur pour neutraliser les éventuelles projections de gravats lorsque cela le nécessitait.
« Une fois les ouvrages démolis (grignotage à la pince hydraulique), les blocs se retrouvant au sol sont broyés pour réduire leur taille et isoler les armatures en acier. Ces dernières sont chargées dans des bennes de tri spécifiques. Les matériaux assimilables à la même filière de revalorisation (carrelage, pierre,…) n’ont pas été déposés lors du curage et sont évacués avec le béton lors de la démolition », indique Gregory Nakache, précisant que « les déchets liés à la phase de désamiantage ont, eux, été conditionnés puis acheminés vers des centres d’enfouissement spécifiques et ce en lien avec la phase de curage où certains ont pu bénéficier du réemploi ou bien ont été transférés vers des filières adaptées en suivant un tri sélectif dès le départ du chantier ».
C’est dès la mi-mai que Botte Fondations, filiale de Vinci Construction France pourra entrer dans le jeu afin de créer une plateforme qui lui permettra de lancer ses travaux. L’enceinte des futurs sous-sols sera réalisée en parois moulées. Le terrassement s’exécutera en deux phases. La première doit atteindre les trois mètres de profondeur en septembre prochain par rapport au niveau actuel de la rue, puis la seconde au début de l’année 2022 où dix mètres supplémentaires s’ajouteront, soit l’équivalent du niveau de sous-sol le plus profond. Les parois moulées seront elle réalisées avant la première phase et les fondations profondes (par barrettes) entre les deux phases de terrassement.
Une fois cette longue étape menée, les travaux de gros œuvre réalisé par Bateg pourront débuter. L’objectif est de livrer cette tour géante de 135 000 mètres carrés, haute de 244 et 178 mètres pour 35 et 52 étages, dessinée par Philippe Chiambaretta en 2025.