A sa livraison, elle sera l’une des plus hautes tours de France. Lancé au printemps 2018 par le duo d’investisseurs Amundi Immobilier et Primonial REIM et par Hines France et AG Real Estate pour la maîtrise d’ouvrage, le chantier de la tour Hekla bat son plein en ce début d’été. Première tour de bureaux signée de Jean Nouvel à La Défense, la tour Hekla marquera à sa livraison à l’été 2022, le renouveau urbain du quartier de La Rose de Cherbourg.
Jouxtant la résidence étudiante YouFirst Campus de plus de 400 logements (également signée Ateliers Jean Nouvel), avec un accès direct à la promenade suspendue, Hekla culminera à 220 mètres de hauteur (soit deux fois la hauteur de la Grande Arche de La Défense) et totalisera 76 000 mètres carrés (dont 66 000 mètres carrés de bureaux) répartis sur une cinquantaine d’étages. Le gratte-ciel disposera de 2 518 mètres carrés de terrasses et loggias répartis à tous les étages. Hekla offrira à ses futurs utilisateurs une pléiade de services dont cinq espaces de restauration, un centre de fitness, un auditorium de 250 places, un espace club ou encore un rooftop au 49ème et dernier étage.
Mené par Bateg, filiale de Vinci Construction France, le chantier de la tour Hekla avance désormais à un rythme soutenu. Chaque semaine le projet gagne ainsi un niveau. « Les travaux vont de front sur plusieurs sujets. Pour la structure, nous en sommes au niveau vingt-huit pour le noyau et vingt-cinq pour le plancher », confie Guillaume Brugallé, directeur de travaux Bateg. Pour la structure d’Hekla, c’est le béton qui a été préféré. La technique du plancher précontraint par post tension a été choisie pour les étages.
Parallèlement à sa poussée, Hekla s’habille toutes les semaines sa façade verre d’un étage. En tout ce sont 45 000 mètres carrés de panneaux de verres et d’acier qui vont être déployés ainsi que vingt-quatre kilomètres de brise-soleil. Viendra ensuite, à la fin de l’année, la pose de la grande coiffe métallique qui ornera le sommet du building.
Depuis le début de l’année le chantier est rentré dans une phase de grande activité avant d’atteindre « le pic » qui doit intervenir prochainement. Actuellement ce ne sont pas moins de 400 ouvriers qui s’activent sur le chantier. Ils seront en effet rejoints par de nouvelles équipes d’ici la fin de l’été lorsque tous les lots (techniques et décoration) opèreront sur la tour.
Le constructeur de cet immeuble d’envergure est confronté à plusieurs défis. « La difficulté principale c’est l’exiguïté, comme souvent à La Défense », ajoute Guillaume Brugallé. Le groupe de BTP doit en effet œuvrer sur un minuscule terrain triangulaire d’environ 2 000 mètres carrés bordé par le boulevard circulaire et diverses voiries ainsi que la tour voisine, Landscape, sans oublier les voies du Transilien et du tramway T2 en sous-sol. Pour lever les matériaux, deux grues à flèches relevables sont utilisées, dont une placée à l’intérieur de la structure.
En plus du terrain étroit, les équipes doivent composer avec les travaux de reconfiguration de l’échangeur de la Rose de Cherbourg. Mené par Paris La Défense, cet ambitieux projet prévoit pour accompagner Hekla de reconvertir l’ancien anneau routier en une promenade urbaine, suspendue et végétalisée.
« Le principal enjeu est de tout transformer dans ce contexte urbain dense, en maintenant les fonctions vitales du quartier et en limitant au maximum les désagréments », confie Thomas Ledoux, porte-parole de Paris La Défense. Des commerces viendront compléter les lieux. L’un des principaux éléments distinctifs de la nouvelle Rose de Cherbourg réside dans la place allouée au végétal. Afin de remplacer les arbres supprimés pour laisser la place à Hekla, de nouveaux seront remplacés au sommet d’Hekla sous la grande coiffe métallique. A l’issue des travaux, le quartier proposera plus de 1,5 hectare d’espaces plantés et mis en herbe, quelque deux-cent arbres épars existants seront conservés et plus de soixante-dix nouveaux plantés.