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vendredi 22 novembre 2024
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Les Extatiques, une balade urbaine artistique en plein air

Organisée par Paris La Défense et le département des Hauts-de-Seine, l’exposition d’art contemporain Les Extatiques revient jusqu’au 2 octobre pour une cinquième édition.

La réputation de La Défense pour ses œuvres d’art monumentales n’est plus à refaire. Et pourtant tous les ans de nouvelles créations viennent se greffer à cet immense musée à ciel ouvert. Organisée par Paris La Défense et le département des Hauts-de-Seine, l’exposition d’art contemporain Les Extatiques a fait son retour le 22 juin sur l’esplanade de La Défense et à la Seine Musicale.

Placée sous le thème du « vivant » cette cinquième édition réserve encore bien des surprises avec des œuvres d’art éphémères, pour certaine inédites signées d’une douzaine d’artistes. L’exposition open air, totalement gratuite est à découvrir jusqu’au 2 octobre prochain à la Seine Musicale de l’Île Seguin et le long de l’esplanade de La Défense mais aussi à Courbevoie, sur le parvis du centre événementiel.

Sur l’Île Seguin Victoria Klotz signe « Les Hôtes du logis », une œuvre de 2013. La série de sculptures « Les Hôtes du logis » se déploie tout au long du parcours et met en scène des présences animales. Alors que nous considérons la ville comme un territoire essentiellement humain, elle est en réalité un écosystème investi aussi par les animaux. Les espèces animales présentées ici, plus vraies que nature, ont la particularité d’être des animaux commensaux, c’est à dire associés à une espèce différente – ici les humains – et profitant de ses aliments sans lui porter préjudice. Ces surprenants invités viennent chercher auprès de l’homme, le gîte et le couvert. Ils nous rappellent que, de tout temps, l’être humain et l’animal ont cohabité et partagé l’espace public.

L’oeuvre « Les Hôtes du logis » de Victoria Klotz – Defense-92.fr

Elsa Tomkowiak présente « OUT/Codamela (la cascade) et OUT/Suite homochromique ». L’artiste investit les contre-marches des majestueux escaliers de La Seine Musicale en y déployant le spectre lumineux. Les couleurs accompagnent le spectateur dans sa déambulation et invitent à une expérience chromatique magique et changeante. L’œuvre d’Elsa Tomkowiak est aussi à découvrir dans le quartier d’affaires de La Défense sur plusieurs des escaliers de l’esplanade.

Les oeuvres « OUT/Codamela (la cascade) et OUT/Suite homochromique » d’Elsa Tomkowiak – Defense-92.fr

L’œuvre de Marcus Coates « Nature Calendar » est plus subtile. L’artiste diffuse sur l’écran géant de la Seine Musicale et sur les panneaux publicitaires numériques et d’information de La Défense, plusieurs messages poétiques.

« Nature Calendar » de Marcus Coates – Defense-92.fr

Au sommet de la Seine Musicale on retrouve « Desnatureza 5 » d’Henrique Oliveira. Réalisée grâce à une marqueterie de bois issus de palettes recyclées, l’œuvre crée l’illusion de racines d’arbres émergeant du sol pour se rejoindre en un nœud central.

« Desnatureza 5 » d’Henrique Oliveira – Defense-92.fr

Enfin Marie Denis signe « Louise ». L’artiste produit une nouvelle sculpture en aluminium en hommage à la grande artiste Louise Bourgeois. Intitulée Louise, cette sculpture de métal prend la forme d’une chimère, animal fabuleux unissant deux espèces en une. Ici, la flore croise la faune en un organisme aussi beau qu’inquiétant : mi-ramures, mi-araignée. Les pattes de l’araignée, référence directe à Louise Bourgeois, sont comme autant de pistils qui fusionnent avec les ramures et feuillages dont elle fait partie intégrante.

« Louise » de Marie Denis – Defense-92.fr

A La Défense Jan Kopp installe son œuvre « Les Chercheuses de l’air » dans l’œuvre du Bassin Takis. L’artiste investit le bassin avec une installation pensée spécifiquement pour cet espace. Le bassin se transforme, le temps de l’édition, en un organisme vivant qui, au gré d’une partition aléatoire, s’éveille, vrombit et respire. Des bulles et bouillonnements de tailles variables se forment à la surface de l’eau, comme autant d’îles éphémères régies par un système d’air invisible. Elles narguent les promeneurs par leurs présences incontrôlables qui semblent tout droit sorties d’un univers fantastique.

« Les Chercheuses de l’air » de Jan Kopp – Defense-92.fr

Non loin de la tour CB21, le long de l’esplanade, Mireille Fulpius dévoile « Porte à Faux II ». Mireille Fulpius, en collaboration avec Sylvie Bourcy, reproduit l’installation « Porte à Faux » dans le contexte particulier de l’esplanade de La Défense. Jouant avec la perspective de l’espace, cette installation crée une traverse, comme une nouvelle percée, à l’intérieur de l’axe emblématique de La Défense, offrant un point de vue désaxé et nouveau sur l’espace environnant.

Mireille Fulpius dévoile « Porte à Faux II » – Defense-92.fr

Au pied de la Cheminée Moretti Ugo Schiavi présente « Soulèvement-Effondrement ». Ugo Schiavi réactualise son projet monumental  produit lors de la Nuit Blanche de 2018. L’œuvre Soulèvement-Effondrement est un moulage du génie de la République, issu du groupe sculpté Le triomphe de la République de Jules Dalou situé sur la place de la Nation, auquel s’ajoutent d’autres éléments sculpturaux contemporains dans une forme d’anachronisme recherché. Ces fragments sculpturaux renversés se répandent sur la place Moretti de l’esplanade de La Défense à la manière d’une ruine contemporaine envahie par la végétation.

« Soulèvement-Effondrement » d’Ugo Schiavi – Defense-92.fr

En remontant un peu l’esplanade, Franck Gérard investit la dalle avec « Drôles de solitudes ». L’artiste a arpenté, le temps d’une résidence de création d’un mois, l’espace de La Défense afin de capter et de restituer l’énergie toute particulière de ce quartier. « Drôles de solitudes » est une série de trente photographies réalisées lors de cette résidence et présentées sur mobilier urbain en deux endroits du parcours. Les photographies sont à découvrir sur des « sucettes » publicitaires JCDecaux.

Les photos « Drôles de solitudes » de Franck Gérard – Defense-92.fr

Abraham Poincheval signe « Le chevalier errant, l’homme sans ici ». Cette armure de chevalier sortie de nulle part, évoquant une ancienne performance de l’artiste, entreprend un périple statique au milieu de l’esplanade de La Défense. Une nature métallique envahit la sculpture, tel le début d’une métamorphose. Figure du guerrier anachronique et décalée, elle devient l’allégorie même de La Défense du Vivant.

Abraham Poincheval signe « Le chevalier errant, l’homme sans ici » – Defense-92.fr

Coloco dévoile près de la place des Reflets « Jardin faisant ». Le collectif Coloco propose de faire émerger du sol de l’esplanade de La Défense un jardin éphémère au milieu des dalles, intitulé Jardin faisant, véritable explosion végétale par soulèvement pour permettre l’observation d’une végétation allant du sauvage à l’horticole. En réunissant des végétaux sauvages, comestibles et ornementaux, les artistes paysagistes nous rappellent que nous sommes dépendants du vivant. Ici le jardin est en escale puisqu’il voyagera ensuite vers son atterrissage définitif : cette profusion végétale sera installée aux Tours Nuages de Nanterre à l’issue des Extatiques pour composer un jardin étroitement pensé avec ses habitants.

Le « Jardin faisant » de Coloco – Defense-92.fr

Enfin Gloria Friedmann dévoile « Les Ancêtres du Futur ». Produite pour Les Extatiques 2022, la sculpture « Les Ancêtres du Futur » présente une figure humaine soutenue et couronnée par le règne animal. Cette œuvre, qui rejoue les codes allégoriques de la statuaire classique, est une ode à La Défense du Vivant, présentée en écho à la sculpture éponyme de Louis-Ernest Barrias, La Défense de Paris, toute proche.

« Les Ancêtres du Futur » de Gloria Friedmann – Defense-92.fr
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