L’avenue Gambetta va repasser au vert. S’élançant du rond-point de La Défense jusqu’à l’ancienne caserne militaire Charras, disparue au début des années 60, l’avenue Gambetta offrait autrefois un cadre plutôt apaisant aux habitants. Mais l’émergence du quartier d’affaires de l’Ouest parisien a bouleversé cette tranquillité.
Au début des années 70, dans une époque marquée par le tout-voiture, un viaduc routier s’étendant sur 400 mètres a été construit pour enjamber notamment le boulevard circulaire. Quatre décennies plus tard, cette imposante structure en béton, perçue comme une véritable cicatrice, a été démantelée dans les années 2000, redonnant à l’avenue un visage plus urbain, avec un terre-plein central agrémenté de quelques arbres.
Cependant, ce calme retrouvé n’a pas duré. En 2016, l’avenue a été profondément impactée par d’importants travaux liés à l’extension du RER E. C’est en effet d’ici que s’est élancée Virginie, le tunnelier d’Eole. Depuis la fin du méga chantier, l’avenue Gambetta est restée une friche.
Une friche que Courbevoie ne compte pas laisser perdurer. La ville a lancé à l’automne dernier les travaux de végétalisation de cet axe stratégique, mais finalement pas si emprunté que ça par les automobilistes. L’objectif est d’en faire un mail de près de 5 000 mètres carrés entièrement végétalisé, accessible à tous les usages : véhicules motorisés, cyclistes et piétons. « Courbevoie, à travers ce projet, poursuit une politique écologique et innovante », se félicite Hervé de Compiègne, adjoint au maire chargé des espaces verts et de la voirie.
Ces travaux en quatre phases, étalés sur plusieurs années, devraient se poursuivre jusqu’en 2030, voire au-delà… La première phase concernera la portion entre le parc Freudenstadt et la rue d’Essling, avec une livraison prévue pour le printemps 2025. La fermeture définitive de l’école André Malraux entraîne l’annulation de son déménagement provisoire sur l’avenue Gambetta pendant sa reconstruction. Cette situation permettra à la municipalité de lancer la seconde phase des travaux plus tôt que prévu, entre l’automne 2025 et le printemps 2026, sur le tronçon compris entre la rue d’Essling et la rue Carnot.
L’abandon probable de l’implantation temporaire du collège des Renardières, situé sur l’avenue, pourrait également libérer l’espace nécessaire pour une troisième phase entre le boulevard Patrick Devedjian (ex-circulaire) et la place des Vosges, avec des travaux envisagés dès l’année prochaine. Le cas échéant, la végétalisation se ferait alors à l’horizon 2028. Enfin, la dernière tranche (entre la place des Vosges et la rue Carnot) devra attendre la fin de la décennie, car cette parcelle sera occupée par les travaux de la ligne 15 Ouest du Grand Paris Express.
En attendant 2030, les travaux de voirie se poursuivront jusqu’à mi-2025. La place dédiée aux voitures sera réduite, passant de deux voies par sens à une seule. La piste cyclable, installée discrètement durant la pandémie, sera pérennisée et élargie, avec une voie dans chaque direction. « Le nombre de cyclistes a doublé en quatre ans », précise Hervé de Compiègne. De nouvelles places de stationnement seront également aménagées.
Ces travaux, bien que conséquents, ne devraient pas trop perturber les riverains ni la circulation. « Tous les travaux seront réalisés en circulation ouverte », rassure Olivier Texier, directeur général des services techniques et de l’urbanisme de Courbevoie. Quelques fermetures ponctuelles seront néanmoins nécessaires pour la pose des nouveaux enrobés sur la chaussée.
La première tranche du projet est estimée à environ trois millions d’euros, un montant largement financé par la SNCF en compensation des travaux ayant impacté l’avenue Gambetta.