Il est loin le temps où Total n’était qu’un pétrolier. Ce vendredi 28 mai a été un tournant pour le groupe français qui s’est rebaptisé TotalEnergies. « C’est une journée historique où l’entreprise change de visage, de stratégie. On sera toujours près de nos clients et on leur vendra toutes les énergies nouvelles dont on a besoin pour faire face au changement climatique », s’est réjoui Patrick Pouyanné, le président de TotalEnergies. Avec cette nouvelle identité s’accompagnant d’un nouveau logo, TotalEnergies entend incarner ses sept énergies de production : le pétrole, le gaz, l’électricité, l’hydrogène, la biomasse, l’éolien et le solaire.
Un nouveau cap qui s’est illustré concrètement à La Défense où se situe le siège de TotalEnergies. L’unique station essence du quartier d’affaires opérée par l’entreprise du CAC 40 vient d’être convertie après quelques mois de travaux en un hub de recharge intégralement électrique. Tout un symbole. « C’est une station-service complètement différente. Il y a des bornes de recharge. Il n’y a plus de pompes à essence », a confié Patrick Pouyanné après avoir inauguré cette station nouvelle génération ouverte avec un mois d’avance.
« Ce n’est pas que symbolique. Nous avons choisi la station de La Défense car nous estimons qu’elle a un potentiel d’activité », argumente Guillaume Larroque, le président de TotalEnergies Marketing France. Avec ce changement le groupe vise non seulement les chauffeurs de taxi et VTC mais aussi les utilisateurs de véhicules d’entreprise dont la flotte est passée à l’électrique.
Oubliées donc les six pompes à essence de cette station ouverte au tournant des décennies 70-80 et rénovée une première fois au début des années 90 puis une seconde fois en 2007. Désormais ce sont six bornes de recharge 43/50 kW et 175 kW avec les connecteurs Prise T2, Combo CCS et ChadeMo qui équipent les lieux. Un chantier express débuté en mars qui a nécessité plusieurs modifications dont la condamnation des cuves. Mais pas que. « Il a fallu faire poser un transformateur de 1 000 kVA et installer des zones techniques », indique Christophe Binter, ingénieur chargé du projet chez TotalEnergies.
Un changement auquel vont devoir s’habituer les usagers de cette station très fréquentée. « Il va y avoir une période d’adaptation, nous l’avons prévu », reconnait Guillaume Larroque, qui rappelle que de nombreuses stations essence sont toujours disponibles dans la périphérie de La Défense.
Pour l’instant cette mutation semble convaincre. « C’est un bon signe pour l’avenir. J’aimerais bien prendre une voiture électrique mais je trouve qu’il n’y a pas assez d’infrastructures électriques en Île-de-France », estime Mohamed, un chauffeur de taxi qui pense sérieusement à troquer son véhicule diesel au profit d’un électrique d’ici à 2024, année où le diesel sera banni dans la capitale. « C’est génial. Faire ça dans cette station c’est parfait », s’enthousiasme pour sa part Alexis, un habitant de Courbevoie, cycliste et nouveau propriétaire d’une voiture électrique Dacia Spring.
Trois solutions de paiement sont proposées dans ce hub. Soit avec la carte Total ou la carte de mobilité, qui permet d’accéder aux bornes de tous les opérateurs du secteur. Ou bien par carte bancaire mais uniquement via son smartphone. Les espèces ne sont en revanche pas acceptées. Pour la tarification il faut compter 0,30 euros par minute pour une charge en 45 kW, puis 0,40 centimes la minute au-delà la 45ème minute. Pour une charge ultra-rapide en 175 kW c’est 0,55 euros la minute, puis 0,65 euros la minute au-delà la 45ème minute.
Si les possesseurs de véhicules thermiques ne peuvent plus y faire le plein, la station de La Défense est en revanche toujours accessible pour son service de lavage aux rouleaux et d’aspirateurs. La boutique proposant boissons et snacks reste ouverte 24h/24.
La transformation de la station de La Défense ne sera pas qu’un cas à part. Une station parisienne, située boulevard de Grenelle sera elle aussi convertie d’ici à quelques semaines. Et TotalEnergies affiche ses ambitions. « On vise d’avoir d’ici à 2023 une centaine de grands hubs de charge électrique en France dans des zones urbaines », assure Guillaume Larroque.