La transformation du quartier Diderot en un nouveau quartier « Seine-Europe » prend du plomb dans l’aile. La mutation de ce secteur aménagé dans les années 80, jouxtant le quartier d’affaires de La Défense, pourrait bien ne pas voir le jour, du moins sous la forme promise par l’aménageur Paris La Défense, le département des Hauts-de-Seine et la ville de Courbevoie.
Depuis l’annonce par la ville de Courbevoie de la fermeture de son école André Malraux à l’été prochain, et donc de l’abandon de la construction d’un nouveau bâtiment, c’est tout le projet de la nouvelle cité scolaire qui est remis en cause.
Le département des Hauts-de-Seine, qui ambitionne de construire la nouvelle école européenne (1 200 élèves) à l’emplacement du collège des Renardières (600 élèves), lui-même déplacé sur le site de l’école André Malraux, remet désormais en question tout son projet.
Interrogé par Le Parisien, Georges Siffredi, le président du département, indique que de nouvelles études ont été lancées en urgence pour définir un projet alternatif. Car le temps presse. Le montage du collège temporaire aménagé sur l’avenue Gambetta, le temps des travaux, devrait débuter dans les prochains mois. « Non seulement nous réfléchissons à revoir le dimensionnement de l’École européenne, en passant de 1 200 à 800 élèves, avec la possibilité de changer l’emplacement du bâtiment, mais la question se pose également pour le collège actuel, avec une réhabilitation simple qui aurait un coût moindre qu’une démolition-reconstruction », a-t-il assuré au Parisien.
Le remaniement du projet permettrait au département de réaliser des économies. Quoi que… Le projet actuel, comprenant la nouvelle école européenne et le collège des Renardières, est chiffré à environ 90 millions d’euros. Un coût pris en charge à 100 % pour le collège et à 60 % pour l’école européenne, le reste étant financé par la région Île-de-France.
Car il faut le dire, le contexte économique n’est plus trop favorable pour le département. Et la promesse de voir affluer des milliers de Brexiters dans la capitale française n’a pas été à la hauteur des espérances, ce qui justifie la diminution de la capacité de l’école européenne. « Nous travaillons évidemment avec l’Éducation nationale sur la pertinence des effectifs de l’École européenne, dans la mesure où ceux qui prévoyaient de déménager après le Brexit ne sont finalement pas tous venus », a confié Georges Siffredi au Parisien.
Mais le renoncement à la forme actuelle du projet aurait des conséquences financières pour le département. Car avant l’annonce surprise de Courbevoie de fermer son école André Malraux, le département avait attribué début septembre ce marché à un groupement réunissant le géant du BTP Bouygues et les agences d’architecture Archi5 et Henning Larsen.
Pour se défaire de ce marché, le département devra passer à la caisse. En plus des 2,7 millions d’euros déjà injectés pour les études, le département devra dédommager le groupement à hauteur de 5 millions d’euros en cas d’abandon du projet sous sa forme initiale.
Et ce n’est pas tout. Dans ce jeu de chaises musicales, la reconstruction du collège des Renardières et le déplacement du gymnase accolé rue du Général-Audran devait libérer une emprise pour ériger une nouvelle tour, dont l’usage n’a pas encore été défini. Ce gratte-ciel « Alsace » pourrait donc ne pas voir le jour…