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samedi 23 novembre 2024
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Courbevoie toujours sonnée après le viol antisémite d’une ado de 12 ans

Le maire de Courbevoie a organisé ce vendredi matin un rassemblement devant l’hôtel de ville pour dénoncer le viol antisémite abject qu’a subi une très jeune habitante.

« Ce n’est pas un fait divers, c’est une horreur », s’indigne Patrick. Une semaine après l’horrible viol antisémite qu’a subi une jeune fille de 12 ans, l’émotion est toujours aussi intense en France. Après deux rassemblements à Paris, la ville de Courbevoie où vit la présumée victime a organisé un nouveau rassemblement ce vendredi devant son hôtel de ville.

À l’appel de Jacques Kossowski, le maire LR de Courbevoie, plusieurs centaines de personnes ainsi que de nombreuses personnalités politiques locales, dont Valérie Pécresse, la présidente de la région, et Georges Siffredi, le président des Hauts-de-Seine, se sont réunies dans l’émotion.

« Ce viol a ému bien au-delà de notre commune. Car à l’horreur du geste s’est ajoutée l’infamie du mot : l’antisémitisme », a déclaré très ému Jacques Kossowski, appelant au « calme religieux ». « Je ne formule qu’un vœu. C’est que cette jeune courbevoisienne de 12 ans, cible d’autant de haine, de violence physique et morale, devienne une femme forte, indépendante et libre pour renaître », a poursuivi l’édile en saluant le « courage immense » dont a fait preuve la jeune collégienne en dénonçant ses bourreaux à ses parents, la police et la justice alors que ses agresseurs présumés la menaçaient de mort.

Deux membres du conseil municipal des jeunes de Courbevoie ont lu avec une grande émotion un extrait de « La Vie devant soi » de Romain Gary, avant qu’une Marseillaise ne résonne sur la place de l’hôtel de ville.

« C’est horrible. C’est parti beaucoup trop loin juste parce qu’elle était juive. Au collège, je suis obligée de cacher ma religion car j’ai peur de ce qui peut arriver », s’attriste Léa, 15 ans disant souffrir « des remarques clichées et des blagues sur la Seconde Guerre mondiale ». « J’ai peur pour mes deux filles. Courbevoie est une super ville, mais l’antisémitisme est partout », se désole Aviva, sa mère.

« Ce qui s’est passé à Courbevoie est un marqueur nouveau, supplémentaire, dramatique de l’antisémitisme qui frappe notre pays », déclare Élie Korchia, président du Consistoire central israélite de France. « Il y a des schémas aujourd’hui de haine qui sont reproduits des adultes sur les enfants », poursuit Élie Korchia en rappelant le très jeune âge, 12 et 13 ans, des agresseurs présumés. « Si on veut vaincre l’antisémitisme, ça ne peut passer que par la prévention, le travail dans les écoles, les collèges et les lycées, ainsi que par la répression et le travail de la justice », estime Élie Korchia.

À l’émotion, l’indignation et l’effroi se mêle aussi la colère face à l’acte. « Dans une démocratie comme la France, avoir ce type de comportement animal est inadmissible. Cette petite sera marquée à vie », s’offusque Patrick, de confession juive. Aujourd’hui, cet habitant de Neuilly, ville voisine, ne cache pas son inquiétude : « La montée de l’extrême-gauche islamiste y est pour beaucoup. On était habitués à gérer l’antisémitisme d’extrême-droite qui a beaucoup évolué pour avoir des idées acceptables ».

Si le rassemblement s’est tenu dans le calme, un moment de tension a éclaté à la fin de la cérémonie quand une femme munie d’un keffieh s’est fait prendre à partie par des membres de la communauté juive qui y ont vu une provocation. Malgré les invectives, cette femme s’est dite « touchée » par le viol, dénonçant l’acte de « ces bâtards ».

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