Derrière les bonnes affaires se cachaient de belles arnaques. Le 3 juin dernier, trois individus ont été inculpés et incarcérés pour escroquerie en bande organisée, a annoncé le parquet de Nanterre.
Sur la base de recoupements réalisés par la plateforme de plainte en ligne « THESEE » depuis sa création en mars 2022, les enquêteurs ont identifié un mode opératoire commun à l’origine de nombreuses plaintes de particuliers victimes d’un site frauduleux de vente de produits d’ameublement (tapis, canapés…) à prix très attractifs. Les paiements des acheteurs transitaient par une plateforme étrangère, mais les produits commandés n’étaient jamais livrés, indique le parquet.
Les investigations réalisées ont permis de découvrir l’existence d’autres sites du même type. Près de 20 000 commandes ont ainsi été passées sur ces différents sites, représentant plus de 4 millions d’euros de ventes non honorées. La plateforme « THESEE » a ainsi recensé quelque 3 200 plaintes et signalements pour un de ces sites internet, et agrégé près de 400 plaintes supplémentaires en provenance de services extérieurs. Les investigations initiées par les enquêteurs de la plateforme a mis en évidence que les mis en cause ont créé de façon artificielle une société en ayant recours à une identité usurpée pour dissimuler leurs traces et anonymiser les versements de fonds.
« Compte tenu de l’ampleur et de la complexité des investigations, le parquet de Nanterre a co-saisi l’Office Anti-Cybercriminalité (OFAC, au sein duquel la plateforme « THESEE » est intégrée) et l’Office Central de Répression de la Grande Délinquance Financière (OCRGDF), deux unités spécialisées de la police judiciaire », poursuit le parquet de Nanterre.
Cette enquête a débouché le 22 mars dernier sur l’ouverture d’une information judiciaire pour des chefs de blanchiment et d’escroquerie réalisée en bande organisée. La suite des investigations réalisées sur commission rogatoire par ces deux services, associée à un travail de terrain notamment réalisé par la Brigade de Recherche et d’Intervention Financière Nationale (BRIFN), a permis l’identification de trois personnes âgées de 28 à 35 ans.
Le 3 juin, à l’issue d’un dispositif de surveillance, ces trois mis en cause ont été interpellés. La perquisition de l’appartement d’où ils opéraient, situé dans le 16ème arrondissement de Paris, a permis la découverte de nombreux ordinateurs et puces téléphoniques, de l’argent liquide et des articles de luxe (montres, voitures,…). Des saisies sur des comptes bancaires ont également été réalisées. Au total, plus de 200 000 euros d’avoirs criminels ont été saisis.
Les trois mis en cause ont été présentés au tribunal judiciaire de Nanterre le 5 juin 2024, à l’issue de leur garde à vue, mis en examen par les deux juges d’instruction co-saisis de ces faits et placés en détention provisoire.